Samedi 20 juin près de 200 personnes étaient réunies place Jean Jaurès à l’initiative du collectif « Pour que personne ne dorme à la rue » pour demander :
- la régularisation des Sans-papiers,
- la fermeture des Centres de Rétention Administrative (C.R.A.),
- un logement pour Tous-tes.
Ce rassemblement était aussi l’occasion du lancement par l’antenne française de EuropeMustAct de la pétition pour réclamer le transfert vers la France du plus grand nombre possible de réfugié.es piégé.es dans les camps en Grèce.
À Saint-Étienne, nous avons de la place pour les personnes qui sont déjà ici et pour celles qui sont encore là bas.
Signez la pétition ici.
Pour l’évacuation immédiate des camps de la mer Égée
Nous citoyen.nes français.es et européen.nes, acteurs et actrices associatif.ves, défenseurs et défenseuses des droits humains, demandons aux élu.es à mandats locaux, député.es, maires et mairesses, conseillers régionaux et départementaux, conseillères régionales et départementales, sénateurs et sénatrices, de prendre position en faveur d’un transfert urgent vers la France du plus grand nombre possible de demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié.es piégé.es dans les camps des îles de la mer Égée, en Grèce.
Quelle est la situation ?
Sur les îles de Lesbos, Samos, Chios, Kos et Leros, près de 37 000 hommes, femmes et enfants sont aujourd’hui abandonné.es dans des camps conçus pour accueillir seulement 6 000 personnes [1].
Elles et ils y vivent dans des conditions indignes [2], dans des amas de tentes et de détritus recyclés en abris de fortune, délaissés par les autorités. La surpopulation et la promiscuité engendrent de multiples problèmes : sécurité, hygiène, nutrition, accès à l’eau, vulnérabilité aux conditions météorologiques difficiles en hiver comme en été.
Le temps dans ces camps n’est plus qu’une interminable attente [3] ; les vies de leurs habitant.es, toutes générations confondues, sont comme laissées en suspens. Certain.es y vivent en effet pendant plusieurs années, sans perspective de sortie. D’autres étant reconnu.es comme vulnérables, femmes seules, mineur.es non accompagné.es, ou individus en situation de handicap, peuvent n’y rester que quelques mois, déjà bien trop longs [4].
Ces camps détruisent. Ils détruisent les personnes contraintes d’y vivre. Ils détruisent également nos principes humanitaires et engagements européens envers les droits humains.
Comment en est-on arrivé-là ?
L’Union européenne (UE) et ses États membres semblent oublier progressivement les droits fondamentaux des réfugié.es, qu’ils ont pourtant historiquement défendus. Ainsi, à travers ses engagements internationaux, la France reconnaît le droit d’asile et la protection des personnes réfugiées, tels que détaillés dans la Convention de Genève relative au statut des réfugiés (1951) [5].
Aux frontières côtières de l’UE, dans les camps des îles grecques, ces valeurs et les obligations correspondantes des États sont pourtant oubliées. L’absence d’une réelle politique européenne d’asile a mené à la situation actuelle. L’UE laisse la Grèce pour seule : par le règlement de Dublin [6], selon lequel la responsabilité d’examiner les demandes d’asile n’incombe qu’aux pays de première entrée sur le territoire intra-européen ; par son accord avec la Turquie [7](2016) aussi. Ces décisions reflètent la volonté d’externaliser l’asile, en rendant les pays frontaliers, internes et externes à l’UE, responsables des réfugié.es et permettant donc aux autres pays d’ignorer la situation.
Nous dénonçons l’abandon des demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié.es. Nous déplorons aussi le manque de soutien par l’UE des communautés locales grecques, dont la générosité arrive à bout [8]. Il est de notre devoir moral d’agir immédiatement.
Alors que fait-on ?
Certains pays membres de l’UE tels que l’Allemagne ou la France [9], ainsi que plusieurs villes [10], se sont déjà engagés à accueillir plus de 2 000 mineur.es non accompagné.es et personnes vulnérables, afin de les sortir de cette situation dramatique et de soulager un système grec en surchauffe.
Cet effort de solidarité est important, mais pas suffisant, alors que des milliers de personnes survivent toujours dans ces camps insalubres. Mettons fin ensemble à cette situation aujourd’hui.
Nous voulons une France et une Europe plus solidaires. C’est pourquoi nous appelons nos élu.es aux niveaux local, départemental et régional, nos député.es à l’Assemblée nationale, nos sénateurs et sénatrices, à agir en cohérence avec nos engagements internationaux.
Nous, signataires de cette lettre, demandons aux élu.es à mandats locaux, député.es, maires et mairesses, conseillers régionaux et départementaux, conseillères régionales et départementales, sénateurs et sénatrices, de :
- PLAIDER POUR L’ÉVACUATION IMMÉDIATE DES CAMPS DES ÎLES GRECQUES DE LA MER ÉGÉE AUPRÈS DES AUTORITÉS NATIONALES ET EUROPÉENNES.
- VOUS ENGAGER À ACCUEILLIR SUR VOTRE TERRITOIRE DES DEMANDEURS ET DEMANDEUSES D’ASILE ET RÉFUGIÉ.ES, LEUR GARANTISSANT AINSI L’ACCÈS À LEURS DROITS ET À DES CONDITIONS DE VIE DIGNES ET HUMAINES.
Il est temps d’agir ensemble pour la protection et l’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié.e.s des îles de la mer Égée. De respecter nos valeurs et engagements, en France et en Europe.
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