Musiques en 2010 par ToldRat

Tout d’abord commencer par évoquer le récent décès du « capitaine cœur de bœuf » (Captain Beefheart aka Don Van Vliet) musicien et peintre américain né au siècle dernier (1941) ce qui ne l’empêcha pas d’être un homme de son temps. De ses albums il faudrait tout retenir (exceptions faites de ses deux derniers réalisés en 1980 et 1982). Bien sûr revenir sans cesse sur « Trout Mask Replica » chef-d’œuvre en deux galettes vinyles enregistrées dans l’urgence en 1969, puis passer de « Safe as Milk » (1967) à « Mirror Man » (1971) des « Legendary A&M Sessions » (1966) à « Shiny Beast (Bat Chain Puller) » de 1978 et la boucle sera bouclée. Évoquer également son œuvre picturale, en ce qu’elle se rattacherai facilement à l’Expressionnisme Abstrait.

Rentrer maintenant dans le vif du sujet :
 Gil Scott-Heron - I’m New Here.
Number one de l’année, incontestablement le retour inattendu de maître Gil Scott-Heron, qui frappe un grand coup avec son nouvel album, voix cassée et phrasé rap (remember en 1970, « The Revolution Will Not Be Televised ») posée sur un électro jazz de bon aloi...Frissons garantis, émaillée de spoken words c’est la bande son de la misère Afro américaine qui défile ici.
 Alva Noto/Blixa Bargeld - Mimikry.
La référence (révérence) à Einsturzende Neubauten est implicite et sans préjuger des immenses qualités de Carston Nicolai (aka Alva Noto) dont la musique semble paradoxalement s’humaniser quelque peu (dommage diront certains) force est de constater que cet album renoue avec tout un pan des début fracassants de la musique industrielle, tout en restant d’une modernité absolue (la référence à Ret Marut est bien sûr un plus) Chapeau bas messieurs.
 Zëro - Diesel Dead Machine.
Les briscards lyonnais sévissent depuis la nuit des temps (Deity Guns en 1991, c’était déjà eux !!!)d’un combo sous influence « Sonic Youth » en diable ils trouvent rapidement leur voie, se transforment en « Bastard » (1993) pour une mue finale(?) en Zëro (2007).Depuis les trop rares opus confirment tout le bien que l’ont pense d’eux : entrelacs des guitares noise et des claviers, rythmique implacable et chant crépusculaire sont au menu, de quoi régaler vos oreilles.