Un cortège rouge et noir s’est constitué à l’appel de la CNT [1] devant la Bourse du Travail, lieu symbolique du syndicalisme révolutionnaire et de l’autogestion ouvrière, pour rejoindre ensuite le cortège unitaire place Jean Jaurès.
Il était composé entre autres par des étudiants et lycéens grévistes, des militants et sympathisants de la CNT, des militants et sympathisants anarchistes et bien d’autres personnes ne se retrouvant plus dans les revendications, jugées trop molles, des centrales syndicales.
Il y a eu quelques frictions verbales, lorsque le cortège Libertaire a voulu se poser en début de manif. Les responsables de la CGT n’ont pas apprécié que leur soit subtilisée la tête du cortège.
Un manifestant disait :
ils en sont encore là les gars de la cégété, prêts à nous tomber dessus pour une simple histoire de placement dans la manif, ils veulent toujours tout contrôler.
Le désaccord n’a pas dégénéré, mais un cordon d’une dizaine de syndicaliste de la CGT ainsi qu’une quarantaine de personnes de l’inter-syndicale ce sont postés devant le cortège des étudiants et lycéens en lutte (qui étaient collés au cortège rouge & noir), avec pour consigne de ne laisser passer personnes devant eux :
Le reste de la manifestation fut sans surprise mais l’on pouvait apercevoir de nombreuses pancartes qui dénotaient des banderoles des grosses centrales syndicales et dépassaient largement les revendications réformistes générales pour la défense du service public et pour l’emploi.
Les chaines télé se gardent d’ailleurs bien de relater cet état de fait et préfèrent minimiser la colère et ne pas parler des revendications hors normes.
L’on pouvait donc lire par exemple « Liberez Coupat, 4e mois de détention », « Pour une université ouverte à toutes et tous, gratuite et autogérée », « ils ont le chiffre, on a le nombre », « Un mur peut être généreux, pas le capitalisme », « Edvige je t’aime », « Lycéens on s’engage, Darcos dégage ! », « Le zéduc, une espèce menacée », « Je fais partie des 2610 enseignants désobéisseurs », « Il est temps de jeter à bas le pouvoir (d’achat !!) », « Maitresse R.A.S.E.D supprimée », « Guadeloupe partout, Grèce générale », « Caissières en colère, non à la misère », « Un autre monde est possible, sortons de l’économie casino ».
Les personnels de la Comédie de Saint-etienne étaient aussi présent : « Centre dramatique national : à venir en danger ».
Le cortège de la cégèt’
Le cortège rouge & noir
Les étudiants des Beaux-arts ont bloqué leur faculté, ils ont apporté un certain dynamisme à la manifestation avec leur boule de carton géante qu’ils et elles ont fait bruler en fin de parcours, sous le pont du rond point :
Des fourgons de police habillés avec les grilles anti-émeute faisaient barrage aux manifestants vers les différents embranchements du rond point, qui était le terminus du parcours de la manif :
*sur la gauche, un agent de la BAC en civil
Les policiers de la B.A.C (Brigade Anti-Criminalité) sont les plus dangereux lors des manifestations lorsqu’ils interviennent, ils sont très mobile et sont armés (gazeuse lacrymogène à main, tonfa, pistolet taser) : ici, cinq agents de la BAC (toujours en tenue civile mais reconnaissables quand même)
*un autre Bakeu avec son flashball.
[Il est important de pouvoir les identifier.
Sur Saint-Étienne, avec une CGT très puissante, la stratégie de la Préfecture a toujours été la paix sociale. Les policiers sont donc très peu présents et le plus souvent en retrait, sauf les RG qui se trouvent le long du cortège avec les talkies, mais dans certaines autres villes de France, les policiers de la BAC n’hésitent pas à provoquer les manifestants ou à créer des échauffourées voir même à casser des vitrines lorsqu’il y a confrontation avec les CRS. Vous devez donc toujours les avoir bien à l’œil]
Une fois arrivés à proximité du rond point, on pouvait observer plusieurs attitudes. Certains manifestants rentraient chez eux, parfois même avant d’être arrivés au terminus de la manif, d’autres étaient bien décidés à maintenir leur présence dans la rue le plus longtemps possible. Ceci étant, la majeur partie des manifestants se sont rassemblés sur toute la zone du rond point.
De nombreux manifestants tenaient le discours suivant :
« beaucoup trop de gens sont résignés aux manifs promenade, ils viennent, marchent dans la rue en silence et rebroussent chemin jusqu’à la prochaine mobilisation, mais c’est important de se réapproprier la rue, vu notre nombre aujourd’hui et le peu de policiers présents, nous aurions très bien pu tenter de forcer les barrages de police et bloquer l’autoroute, la prochaine fois peut être ».
L’ambiance est restée bon enfant tout de même :
*Le péril jeune - des lycéens et lycéennes posaient devant les CRS.
Dans la foulée, une AG intersecteurs (santé, action sociale, éducation, monde associatif) avait lieu à 15h30 dans la faculté Tréfilerie de Saint-etienne.
Les étudiant-s-es grévistes sont retourné-e-s occuper la fac pour maintenir la grève en vie. Dans ce cadre, de nombreuses activités ont lieu tous les jours.
Rappel pour ce lundi 23 Mars 2009 :
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- RDV à Tréf à partir de 7h30 pour le blocage, affichage et diffusion du programme de l’université solidaire, tractage autour du site de Tréf et en ville
- 10h réunion de mise en place des actions de la semaine
- A partir de 11h30, opérations de tractage dans les lycées
- 14h réunion de préparation de l’AG étudiante du lendemain
- 21h : Projection : Quand la France s’embrase (Enquête sur le maintien de l’ordre) de David Dufresne et Christophe Bouquet – Amphi J01.
Pour le reste de la semaine, voir le site Université Jean Monnet en lutte
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