La proposition de loi « visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs » a été adoptée par la droite au sénat le 23 octobre 2018 (attention, ce n’est qu’une proposition, il va y avoir des modifications dans le texte final). C’est Bruno Retaillau qui l’a porté, ancien proche de Philippe de Villiers et membre de l’aile la plus droitière des Républicains. Les sénateurs LREM ont voté contre (ils sont en minorité au sénat, mais ils sont en majorité à l’assemblée nationale, qui aura le dernier mot au final)… mais ça veut pas dire qu’ils sont « contre contre ». Plutôt, ils mettent en place un groupe de travail « Ministère de l’intérieur + Ministère de la justice », qui rendra ses conclusions le 15 janvier 2019. Donc y’a des bouts de cette merde qui risquent d’être adoptés vers le printemps 2019.
Le sénat propose sept mesures pour encadrer encore plus les manifestations. « L’objectif du texte est de réprimer tout ce qui remue trop au goût du pouvoir en cassant la solidarité entre manifestant·e·s. La droite de la droite tente d’acculer le gouvernement à adopter une position toujours plus précise à l’endroit de la contestation.
I. Le contrôle préalable des manifestant·e·s
Que la manifestation soit déclarée ou non, le projet de loi donne au préfet la possibilité d’instaurer un périmètre autour du lieu de rassemblement pour que les flics procèdent à des palpations de sécurité et à la fouille des bagages de toute personne se rendant à la manif. Cela pourra être mis en place six heures avant le début de la manif, et jusqu’à la dispersion.
Le texte veut nous faire croire que si on refuse de se faire fouiller, on sera simplement reconduit à l’extérieur du périmètre… Mais on n’est pas dupes, ça sera un motif de contrôle d’identité, voire de garde-à -vue. Il faut noter que pendant les manifestations contre la loi Travail (2016, donc sous l’état d’urgence), la police utilisait déjà souvent cette pratique et n’hésitait pas à confisquer tout ce qui lui tombait sous la main pendant ces fouilles (des pétards au matériel de medic team en passant par les foulards) pour que les manifestant·e·s arrivent les plus démuni·e·s possible dans les cortèges.
II. L’interdiction préventive et nominative de manifester
Fouiller les manifestant·e·s, ça ne suffit pas aux sénateurs. Il faut aussi que le préfet puisse interdire à certaines personnes d’aller en manif, purement et simplement. »
Lire la suite de cet article ici : https://rebellyon.info/Les-7-ambitions-du-senat-pour-prevenir-et-19720
Compléments d'info à l'article