Excellente rencontre que celle avec Erik Blondin samedi 20 novembre (2004) dans le cadre d’Avataria, sur le thème de la violence policière. Ce gardien de la paix en poste dans la région parisienne, lutte depuis plusieurs années pour faire changer les mentalités en interne. Il dénonce, comme les victimes, les abus du système policier, qui vont à l’encontre des principes fondateurs d’une démocratie.
Ce qu’il y a à retenir de son exposé pour comprendre l’origine de la violence policière est le résumé suivant. Tout d’abord, il existe un très fort corporatisme dans la police, qui fait que quasiment jamais personne ne s’oppose à un collègue qui abuse de la force, la légitimité de l’usage de la force étant sûrement un des mythes fondateurs de l’imaginaire policier. Donc quand dans un groupe de policiers sur le terrain, il y a des dérapages, le réflexe est de ne pas s’opposer aux collègues qui « déconnent ». Erik Blondin explique que ce sont toujours les « mauvais éléments » qui tirent les autres. Secondo, cet imaginaire est entretenu par les hiérarchies policières, du commissaire, au ministre de l’intérieur, et il explique que d’une part, même en l’absence officielle de quotas, on met la pression dans les commissariats pour faire du chiffre, tant sur les PV que sur les arrestations, et que d’autre part l’arrivée de tel ou tel ministre (ex Pasqua ou Sarkozy) est « interprété » comme un signal de libération pour les têtes brûlées des commissariats qui aiment la provocation. Mais le plus beau, ou le plus grave c’est selon, c’est qu’à chaque arrestation « musclée », justifiée ou pas, les policiers portent plainte contre leurs victimes pour « outrage et rébellion ». Car non seulement ils sont assurés de gagner le procès (à 98% de succès, ce qui est digne d’une république bananière selon Erik Blondin, et je suis bien d’accord !), mais en plus ils sont aussi assurés de toucher des dommages et intérêts de la part de leur victime : 550 euros !!! (Ca serait passé à 600 euros aux dernières nouvelles).
Avec ce dernier point, on comprend tout de suite que les tendances naturelles de la police française, qui à déjà quelques massacres à son actif, sont donc incitées par l’appât du gain !!! La violence policière enrichit personnellement les policiers !!!
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