Ces articles sont : "Suicide, accusations de viol et plainte pour diffamation : l’affaire qui sème le trouble à Saint-Étienne" écrit par Aude Henry et publié le 13 avril 2023 sur France 3 et "Saint-Étienne, un bénévole du Clapier accusé de viol : enquête ouverte après un suicide" écrit par Mathias Souteyrat et publié le 13 avril 2023 dans Actu Saint-Étienne propos repris dans l’article de Ouest France "Saint-Étienne. Suspecté de viol, un jeune homme agressé après le suicide de la victime", publié le 14 avril 2023.
Il se trouve que ces articles ne respectent pas la dignité de la personne décédée. Roz venait régulièrement à nos permanences, elle n’était pas « un jeune homme », ni « un jeune homme à l’état civil, en transition pour devenir une femme ». Le pronom qu’elle utilisait était le pronom « elle » et elle et l’ensemble de ses proches la genraient au féminin à nos permanences comme dans le reste de sa vie.
Roz est son prénom d’usage, pas un pseudonyme, celui ci ne nécessite à aucun moment des guillemets. Comme beaucoup de personne trans, elle n’a pas changé son état civil, ce qui n’invalide pas l’utilisation de son prénom comme tel. Refuser de l’utiliser comme ce qu’il est, un prénom, est de la transphobie. De même parler d’elle au masculin et comme d’un jeune homme, cela s’appelle du mégenrage, et c’est aussi de la transphobie.
Respecter le genre des personnes fait partie du respect de la dignité de celles-ci. Les médias se doivent de respecter cette dignité. La transphobie fait partie des raisons pour lesquelles les personnes trans se suicident et est une discrimination reconnue par la loi selon l’article 225-1 du code pénal : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070719/LEGISCTA000006149830/
La perpétuation de cette discrimination, même après la mort de la personne, est une violence symbolique qui continue d’affecter sa mémoire, une communauté entière et qui continue de détruire des vies.
C’est pourquoi nous avons exigé des excuses publiques de leur part, concernant la transphobie contenue dans leurs articles ; ainsi que la publication d’articles corrigés et la suppression des articles sus-mentionnés. Nous avons également appelé à leur responsabilité individuelle et collective en tant que journalistes et médias.
Dix jours plus tard, au moment où nous écrivons ce communiqué, nous n’avons toujours aucune réponse de leur part, alors qu’ils ont été suffisamment réactifs pour écrire leurs articles dans la semaine qui a suivi le carnaval de l’inutile.
Nous en avons marre de ne pas être entendu.es, ni respecté.es de notre vivant comme après notre mort. Les médias ont un réel impact sur la manière dont nous sommes perçu.es et traité.es dans cette société, et par conséquent ont un impact direct sur les agressions, les discriminations et les suicides qui en découlent. Nous exigeons donc le respect et la dignité des personnes trans dans l’univers médiatique.
Pour cela, nous conseillons fortement tous les médias de former l’intégralité de leurs équipes auprès de personnes concernées par la transphobie, et compétentes. Nous pouvons pour cela conseiller de se tourner vers des associations et collectifs de personnes trans qui pourraient dispenser une formation adaptée et justement rémunérée.
Dans l’attente que ces formations aient lieu, nous conseillons également de suivre les recommandations de l’AJLGBT dans les deux articles suivants :
- https://www.ajlgbt.info/informer-sans-discriminer/faits-divers-et-personnes-lgbti-moins-de-sensationnalisme-plus-de-respect/
- https://www.ajlgbt.info/informer-sans-discriminer/respecter-les-personnes-trans/
Signatures de soutien :
Acceptess-T
FLIRT – Front Transfem
CARTE – Collectif d’Actions et de Recherches contre la Transphobie et l’Extrême-droite
Pride des banlieues
Transaide
TransFagTrad
Démineurs
Collectif Offense
PD la Revue
ReST – Réseau Santé Trans
Collective Lesbiennes contre le Patriarcat
Fléau Social
RITA
Editions Blast
Alex Mahoudeau, docteure en sciences politiques
Clément Moreau, Psychologue
Dre Armelle Grangé-Cabane, médecin généraliste
Compléments d'info à l'article