Ce café provient de deux coopératives appartenant à des communautés indigènes zapatistes au Chiapas : Yachil Xojobal Chulchán, dans la région montagneuse, et Ssit Lequil Lum, plus au nord.
La première se compose de réfugié·es ayant fui les violences militaires dans les années 1990. Elle comprend 1.000 membres et a obtenu la certification biologique.
La seconde ne produit pas uniquement du café. Elle compte 300 membres. Pour affirmer pleinement son autonomie, elle a refusé d’être certifiée par les institutions officielles. En revanche, elle a mis en place une certification interne indépendante. Sa culture du café est garantie sans intrants chimiques.
Le café est récolté à partir de janvier durant plusieurs mois. Les fruits sont ensuite éclatés, les grains sont triés selon leur grosseur, séchés et mis en sac. Ils voyagent par bateau jusqu’en Europe et en Amérique du Nord, où ils sont torréfiés, moulus et mis en petits paquets pour la distribution.
En France, c’est l’association Échanges solidaires, créée en 2002 (http://boisblancsentransition.free.fr/images/Presentation-echanges-solidaires.pdf) qui assure le lien entre les coopératives zapatistes et celleux qui veulent les soutenir en achetant du café. Le principe est simple : une fois par an, est organisée une pré-commande, via cette campagne de souscription, qui permet de verser un acompte aux agriculteur.ices et leur éviter de s’endetter. Le reste est versé à la livraison, généralement en septembre.
Pour les zapatistes, l’intérêt de vendre ainsi leur café en direct est double : cela leur permet d’échapper aux « coyotes », nom qu’il·les donnent aux intermédiaires qui tentent de leur acheter leur production à bas prix avant de l’écouler sur le marché au prix fort ; cela leur permet aussi de ne pas être dépendant·es du cours du café fixé dans les bourses mondiales.
Les européen·nes et les américain·es engagé·es dans cette démarche acceptent de payer le café zapatiste à un prix supérieur à celui des coyotes. Il·les savent que l’intégralité des bénéfices est reversée aux communautés et, plus précisément, aux conseils de bon gouvernement. Composés de membres élu·es, ces conseils veillent à ce que la solidarité internationale soit répartie en fonction des besoins les plus urgents.
Le prix du paquet de café est fixé cette année à 4 euros, pour tenir compte de l’inflation notamment des prix de l’énergie, nécessaire au transport et à la torréfaction. Il est possible de commander des paquets de café moulu, en grain ou spécial expresso. Dans la Loire, c’est l’Union Locale de la CNT qui assure la réception et la distribution du café, de manière bénévole. Si vous êtes intéressé.es, vous pouvez la contacter à cnt42 chez cnt-f.org ou au 04 77 25 78 04.
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