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Publié le 17 décembre 2013 | Maj le 30 décembre 2018

[Groupe Gisti-Roms] Roms, les nouveaux parias


Dès qu’on commence à vouloir parler des Roms, ou de ce qu’il est d’usage d’appeler « la question rom », on se heurte à une première difficulté, qui est de savoir... de qui on parle exactement. « Rom » n’est en effet pas le nom d’une nationalité, et il est difficile de dire que c’est le nom d’un peuple tant les propos et les actions concernant « les Roms » se trouvent viser aussi bien des personnes qui revendiquent cette identité que d’autres qui se voient désignées sous cette appellation sans en pouvoir mais se pose dès lors la question de la légitimité à user de ce mot, empreint de la violence symbolique qui consiste à assigner une identité.

Cependant, on ne peut passer sous silence le déni de droits, les discriminations, la répression qui touchent celles et ceux qui se reconnaissent Roms comme celles et ceux qui ont d’autres identités de la même « famille » (Gitans, Manouches, Tsiganes, Sintés...), voire d’autres encore, qu’on englobe arbitrairement dans cette catégorie. Difficile de dénoncer l’ostracisme qui pèse sur tous sans reprendre la catégorie qui, même si elle est soigneusement évitée en France dans les textes juridiques et dans les statistiques, est bel et bien à l’œuvre dans les discours et dans les pratiques des élus et de l’administration.

Évoquer « le problème rom » est peu à peu devenu un leitmotiv du discours politique et médiatique en France comme dans plusieurs autres États européens. Il n’est pas rare cependant que l’ampleur donnée par les responsables politiques, les élus, les médias, à ce qui est présenté comme « un problème » soit inversement proportionnelle au nombre de personnes effectivement concernées ; on s’inquiète ou l’on s’est inquiété aussi de la présence de familles polygames (quelques milliers de familles), de prétendus flux de mineurs isolés étrangers (3000 à 5000 arrivées par an), des porteuses de niqab (quelques centaines de femmes sur l’ensemble du territoire français), des victimes de mariages dits « gris » (quelques dizaines de cas)... Ce qu’on appelle « le problème rom », ce serait - les sources ne s’accordent pas sur les chiffres - 17000 personnes environ qui vivent en habitat précaire, peut-être 40000 personnes au total selon certains chercheurs. Un nombre en tout cas assez dérisoire par rapport à la population française, et dont tout donne à penser qu’il est resté à peu près stable ces derniers dix ou quinze ans.

La majorité des Roms vivant en France sont de nationalité roumaine, bulgare, ou des divers pays des Balkans. Leurs droits en France dépendent de leurs appartenances nationales respectives, et diffèrent selon qu’elles et ils sont ou non citoyens européens, ressortissants ou non d’un État de l’Union européenne, ou ressortissant ou non de l’un des États européens dits « en période transitoire ».

Dans les faits, cependant, on le sait, les Roms sont non seulement, comme hélas bien des étrangers, victimes de toutes sortes de discriminations et suspicions, mais encore souffrent-ils d’un degré particulièrement élevé, et quasi consensuel, d’une xénophobie très ancienne et toujours renouvelée. En cela, on peut dire qu’ils constituent une sorte de prototype de la figure de l’étranger dans ses caractères les plus négatifs. L’embarras de nombre de locuteurs soucieux de ne pas commettre d’impair avec les termes Roms, Tsiganes, Gitans, voire « gens du voyage » témoigne assez bien de la méconnaissance dans laquelle sont la plupart des Français - et des Européens en général - de l’origine, l’histoire, la sociologie des populations concernées. Mais comment diable doit-on appeler « ces gens-là  » ?

La suite de l’article est à l’adresse
www.gisti.org/spip.php ?article3369


Proposé par vla
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