Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ACTUALITÉS EXPRESSION - CONTRE-CULTURE
Publié le 25 septembre 2017 | Maj le 13 avril 2020

Livres en marge : 1917 - 2017 - Comprendre hier pour agir aujourd’hui


Saint-Étienne les 6, 7 et 8 octobre 2017
Révoltes et révolution
Cette année pour le centenaire de la Révolution russe, la bibliothèque de la Dérive vous propose des conférences, des lectures, des rencontres-débats avec des auteurs, une exposition, des projections, une pièce de théâtre, une table de presse et de librairie...

URGENT : Changement de lieux pour "Livre en marge 2017"

Suite à un imprévu de dernière minute, tous les événements prévus à la bourse du Travail ce week-end pour livres en marge ont lieu à La Dérive, 91 rue Antoine Durafour :
donc :
- Conférence d’Eric Aunoble à 15 h, le samedi 7 octobre à la Dérive
- L’Exposition « La Courtine 1917 » devient itinérante : à La Dérive à partir de 10 h , au Chok Théatre à partir de 15 h le 7 octobre.
- Le programme du Chok Théatre de la soirée du samedi 7 ne change pas : 20 h 30, La Bourlingue Théatre présente « la ville qui allait ébranler le monde » et la projection à 21 h 30 du documentaire « Ecoutez Marcel Body » est aussi maintenue.
L’ « apéro musical » avec la Barricade et la Fanfare des Potes âgés est maintenu mais devant la bourse du Travail à 12 h. Nous remonterons ensemble en musique à La Dérive pour finir l’apéro.

Les activités du dimanche sont rapatriées de la Bourse à la Dérive (détail voir programme sur le site

VENDREDI 6 OCTOBRE

19h30 La Dérive - 91 , rue Antoine Durafour
- 20h00 Conférence-débat "Il y’a 100 ans, la révolte des soldats russes en France"
Par Rémi Adam, historien, spécialiste de l’histoire du corps expéditionnaire russe en France, auteur de "Histoire des soldats russes en France. Les damnés de la guerre", L’Harmattan, 1996

Le 16 septembre 1917, à dix heures, les premiers obus tirés par une partie des troupes russes qui avaient combattu depuis un an sur le sol français restées fidèles au gouvernement provisoire de Kérenski, tombaient sur le camp militaire de La Courtine (département de la Creuse), où dix mille autres soldats russes, qui s’étaient mutinés, se trouvaient retranchés depuis le mois de juin. Appuyé par plusieurs milliers de soldats français, cet assaut mené trois jours durant à coups de canons et de mitrailleuses allait briser la plus longue et la plus profonde mutinerie survenue sur le front occidental au cours de la Première Guerre mondiale. Mais il n’enraya pas la « décomposition » des troupes. La révolution continua son œuvre de sape, y compris parmi l’unité qui avait participé à la répression. Contraints dès l’automne 1917 à travailler dans de dures conditions et sous une stricte surveillance, déportés pour plusieurs milliers d’entre eux en Algérie, en prison ou dans des camps, ils continuèrent à défendre les idéaux d’Octobre et le pouvoir bolchevik malgré la censure et la propagande dont ils furent l’objet, témoignant ainsi, à des milliers de kilomètres, de la puissance émancipatrice de cette révolution.

BAR ET PETITE RESTAURATION

SAMEDI 7 OCTOBRE

10h00 Bourse du Travail - 4, cours Victor Hugo
- 10h30 JEAN-PAUL GADY, de l’association ’La Courtine 1917’, présentera :

  • l’exposition « 1915-1920, le corps expéditionnaire russe en France »
  • le livre « 1917, le Limousin et la Révolution Russe »

- 12h00 Apéro musical avec La Barricade et chorales associées, la fanfare Les potes âgés

- 15h00 Conférence-débat : « 1917-2017, d’une révolution sociale à son effacement »
Par Éric Aunoble, historien, auteur de :

  • « La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917 », La Fabrique, 2016
  • « Le Communisme, tout de suite ! . Le mouvement des Communes en Ukraine soviétique (1919-1920) », Paris, Les Nuits rouges

En France, la révolution russe est devenue un repoussoir, le moment fondateur d’un totalitarisme aussi terrifiant que le nazisme. Elle n’est plus envisagée que sous l’angle de ses victimes, aussi bien dans le discours public que dans les manuels scolaires. Éric Aunoble retrace la réception de l’événement en France depuis 1917 – comment L’Humanité, aux mains des socialistes d’Union sacrée, vilipende la révolution bolchevique ; comment le Parti communiste, créé dans la foulée d’Octobre, impose une lecture de plus en plus stalinienne, se mariant après la Seconde Guerre mondiale avec le discours déterministe de l’Université. Ainsi sont étouffées les voix dissidentes, celles des premiers communistes français, familiers de Lénine et Trotsky. L’usage politique de 1917 se dessèche et Mai 68 ne voit réémerger que des clichés du bolchevisme (qui témoignent toutefois de l’importance de l’événement dans la culture populaire). Au long d’un siècle, la révolution russe a été lue en fonction du contexte politique français. Ainsi s’explique le retournement qui s’est joué, de l’engouement au dénigrement et à l’effacement d’aujourd’hui, quand triomphe le conservatisme et son rejet de toute « culture révolutionnaire ».

- 19h00 Fermeture de la Bourse du Travail

20h30 Chok Théâtre - 24, rue Bernard Palissy
- La Bourlingue Théâtre présente « La ville qui allait ébranler le monde »

La ville qui allait ébranler le monde est une création collective de la compagnie, d’après Les jours qui ébranlèrent le monde, montée à l’hiver 2017 et inspiré de l’œuvre de John Reed. Nous sommes partis de 6 personnages que nous avons plongés dans le bain de la journée du dimanche 22 octobre 1917 (dîte « journée des soviets »)...

La création de la pièce a été réalisée par Aude Ollier, Valérie Mastrangelo et Pascal Turbé.
En savoir +++

- « Ecoutez Marcel Body », documentaire de BERNARD BAISSAT et ALEXANDRE SKIRDA

Marcel Body est né à Limoges en 1894, dans une famille de céramistes. Il choisit le métier de typographe. En 1916, il fait partie de la mission militaire française en Russie. D’abord spectateur de la révolution, puis entraîné par les événements, il se rallie aux bolcheviks et milite dans leurs rangs. C’est là qu’il côtoie Lénine, Trotski, Zinoviev, Staline... Devenu citoyen soviétique, il occupe un poste diplomatique en Norvège aux côtés d’Alexandra Kollontai. Hostile à l’évolution du régime, il réussit à regagner la France en 1927 et se consacre à des travaux de traduction des œuvres de Boukharine, Trotski, et surtout Bakounine. Il a 90 ans quand il évoque les principales étapes de sa vie avec Alexandre Skirda.

BAR ET PETITE RESTAURATION

DIMANCHE 8 OCTOBRE

10h00 Bourse du Travail - 4, cours Victor Hugo
- 11h00 Lecture par SABRINA LORRE du texte « Révoltée » de Evguénia Laroslavskaïa-Markon

Voici le récit d’une vie brûlante, écrit à la hâte dans sa cellule par une jeune femme de vingt-neuf ans qui se doute qu’elle va mourir : « Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c’est parce que je m’attends de toute manière à être fusillée. » Elle le sera en effet, en juin 1931, au « camp à destination spéciale » des îles Solovki, quelques mois après son mari le poète Alexandre Iaroslavski.
« Étudiante pleine de rêves », ainsi qu’elle se définit elle-même, Evguénia, vite dégoûtée par la dictature des bolchéviks, se convainc que le monde des voyous forme la seule classe vraiment révolutionnaire. Elle décide de vivre dans la rue et de devenir une voleuse, à la fois par conviction politique et aussi par un goût du risque qu’elle confesse. Loin de l’imagerie héroïque de la « construction du socialisme », c’est le Moscou et le Léningrad des marginaux, enfants des rues, ivrognes, prostituées, vagabonds, qu’elle nous fait découvrir dans une langue sans fioritures.

  • Traduit du russe par Valéry Kislov.
  • Avant-propos d’Olivier Rolin et postface d’Irina Fligué
  • Voir aussi l’article de Ballast consacré à E. Iaroslavskaïa et à son récit.

- 14h00 « 20000 moujiks sans importance », film de PATRICK LE GALL

Ce film retrace, à travers les témoignages posthumes de deux soldats, l’odyssée de ces 20000 soldats russes qui furent « prêtés » aux Alliés en échange d’armements. Après un an de durs combats en Champagne, ils apprennent, en mars 1917, la nouvelle de la Révolution dans leur pays et, aussitôt, réclament leur rapatriement. Devant le refus des autorités russes et françaises, ils forment des comités élus de soldats et chassent leurs officiers, au moment même où des mouvements de rébellion se produisent chez les Poilus. L’État major, craignant la contagion, les expédie dans la Creuse, au camp de La Courtine. Là, 12000 hommes armés, fonctionnant en autogestion démocratique, tiendront tête pendant trois mois aux injonctions et menaces du commandement militaire. Finalement, l’assaut sera donné et la répression, impitoyable. Les survivants ne regagneront la Russie qu’à la fin de l’année 1919.

- 16h30 Clôture « Livres en Marge 2017 »

BAR ET PETITE RESTAURATION

TABLE DE PRESSE, LIBRAIRIE, PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES

P.-S.


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