Procès en comparution immédiate suite aux émeutes, Sainté le 3/07 : La justice sort les grands moyens pour Lacoste et Sephora
9 personnes sont jugées, toutes arrivent de détention provisoire.
Remarques générales : une avocate soulève les irrégularités dans la procédure (et sûrement de beaucoup de GAV de ces jours-ci : droits indiqués en langue française sans traduction pour ceux qui en ont besoin + notification tardive des droits, mais ce n’est pas retenu.)
Elle avocate mentionne également que ses deux clients, (et certainement beaucoup d’autres mais les autres avocats n’en parlent pas) ont subi des coups et blessures, voire tabassages de la police lors de l’arrestation, ce qu’elle a constaté au vu de leur état en GAV – certains ont encore des traces au tribunal. Cela ne semble gêner personne.
Le procureur dit qu’il y a eu 42 GAV ce soir-là et que compte tenu de la situation il s’agit donc de « circonstances parfaitement insurmontables ».
Le juge assume son racisme sans problème : à un accusé dont le titre de séjour est expiré, il demande s’il trouve « normal de se comporter comme ça quand on vient d’un autre pays », et lui dit que visiblement il n’est « plus le bienvenu » dans son « pays d’accueil » puisque son titre de séjour n’a pas été renouvelé.
Pour les deux personnes en situation irrégulière il prononcera en plus de la prison une interdiction définitive du territoire, même si les personnes ont de la famille su place.
Le procureur montre les accusés comme des opportunistes qui n’ont rien à faire de Nahel. Presque comme si eux en avaient quelque chose à faire… Et quand les personnes et leurs avocates leur disent avoir été violentées par la police, ils rétorquent que ce sont des menteurs, que la police ne ment pas, ne se trompe pas, n’arrête que des gens qui ont quelque chose à se reprocher, et que quand elle frappe, elle a de bonnes raisons.
A chaque fois que les personnes sont accusées de vol il y a les circonstances aggravantes (entrée par effraction + faits commis en réunion).
La majorité des accusés travaillent. Certains ont un casier judiciaire vierge, d’autres non, ou sont en récidive sur ce qui leur est reproché.
Les avocats diront que ce n’est pas « le profil habituel des gens qui passent devant la justice », et que pour des faits comme ceux jugés, « avec un profil pareil », habituellement la justice n’aurait pas demandé de la prison ferme.
Pour tous, de la prison ferme est requise, avec possibilité d’aménagement pour ceux qui travaillent. Le maintien en détention est requis à chaque fois, ils sont tous repartis à la Talaudière car le juge a 5 jours ouvrables pour mettre en place l’aménagement.
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Procès suite aux émeutes, Sainté le 6/07 : « Quand c’est la Révolution, on reste chez soi »
Les audiences ont lieu dans une toute petite salle. Tous les accusés comparaissent libres. La juge, Isabelle Simon, est la même que le lundi précédent (incarcération de Thierry) [1]. Il semble que les interprètes n’aient pas été prévus en avance.
A chaque fois pour les vols, l’accusation ajoute les circonstances aggravantes de « effraction », « en réunion », « dans un local de vente », etc., qui seront contestées au cas par cas pour requalifier en vol simple.
Le procureur fait encore un énorme laïus sur l’extrêêêême gravité des faits, qui ont porté atteinte à « l’activité des gens qui travaillent, et la tranquillité de ceux qui vivent » à Sainté.
Les accusés sont, pour la plupart aussi des gens qui travaillent et vivent à Sainté… Et plusieurs sont blessés suite à leur interpellation.
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