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ANALYSES ET RÉFLEXIONS EXPLOITATION ANIMALE
Publié le 11 mars 2008 | Maj le 23 avril 2020 | 2 compléments

Mouvement pour l’abolition de la viande


Un argumentaire...

L’article « Abolir la viande » paru dans le numéro 29 des Cahiers antispécistes est maintenant en ligne. Vous pouvez le lire ici

Résumé.

La thèse défendue dans cet article est qu’il faut dès maintenant œuvrer explicitement à l’interdiction légale de la production et de la consommation de chair animale. C’est à la fois une mesure nécessaire et une mesure qu’il est possible d’obtenir sans attendre une révolution des mentalités ou de l’organisation de nos sociétés.

« On ne doit pas maltraiter ou tuer des animaux sans nécessité » : partout dans le monde, ce précepte fait partie de la morale commune. Partout dans le monde, la consommation alimentaire de produits animaux est la cause principale pour laquelle des humains maltraitent et tuent des animaux, sans nécessité.

Le précepte précité n’est pas dénué d’impact : des personnes refusent de consommer des produits d’origine animale, d’autres réduisent leur consommation de viande, d’autres encore choisissent des produits issus d’élevages offrant quelques garanties sur le traitement des animaux ; des pays adoptent quelques lois protégeant les animaux d’élevage. Mais cela ne suffit pas à inverser la tendance : le nombre d’animaux élevés et pêchés dans le monde croît inexorablement, tandis que l’élevage industriel se généralise.

Il est illusoire d’attendre que les dispositions adoptées en faveur du bien-être animal finissent par assurer des conditions de vie et de mort décentes aux milliards d’animaux mangés chaque année : les éleveurs peuvent difficilement se résoudre à faire passer le bien-être des bêtes avant la rentabilité de leur exploitation, et on ne dispose ni des espaces ni de la main d’œuvre requis pour traiter tant d’animaux avec soin.

La prise de conscience du fait que production de chair animale a un impact environnemental désastreux ne conduira pas nécessairement à une amélioration du sort réservé aux bêtes : si l’intérêt des animaux n’est pas pris en compte en tant que tel, cette prise de conscience peut au contraire déboucher sur une intensification de l’élevage.

Le contraste entre les devoirs que les humains reconnaissent avoir envers les bêtes et la façon dont ils les traitent concrètement n’implique pas que les bonnes intentions affichées ne soient qu’hypocrisie. Ce contraste nous apprend toutefois que les changements spontanés de comportement des consommateurs ne constituent pas une force suffisante pour mettre fin à la boucherie. Il y a des raisons à cela. C’est par ailleurs une situation très commune : on ne réussit pas non plus à résoudre les problèmes de l’insécurité routière, de la pollution, de la misère humaine, de la maltraitance des enfants… en comptant uniquement sur la capacité de chacun à modifier ses habitudes pour y porter remède, même lorsqu’il qu’il est largement admis qu’il s’agit de maux.

Pour mettre un terme au sort hideux réservé aux animaux mangés, il faut que la question soit portée (aussi) au niveau politique. Il s’agit d’enclencher un processus qui s’achèvera par l’adoption de lois interdisant la prédation (chasse, pêche) et la production (élevage) d’animaux pour la consommation humaine. Les institutions publiques ont également un rôle à jouer dans la reconversion des travailleurs dont le revenu dépend de ces activités.

Ce processus commence par l’expression publique de la revendication d’abolition de la viande.


Proposé par yves
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2 compléments

  • Quel niais !

    (je parle de commentateur ci-dessus...)

    et on écrit : « s’est éloigné dans une réprésentation... » et non « c’est »...

    bon, ceci dit, et pour faire bref (pour plus de détails, lisez donc les Cahiers antispécistes, excellente revue théorique et militante), la critique du spécisme n’a rien à voir avec un éloignement dans une réprésentation, justement, mais bien plutôt avec un éloignement des représentations liées aux dominations, pour retrouver la réalité et ce qui importe : les joies et plaisirs des uns et des autres, quellle que soit leur espèce ou tout autre « différence » (« sexe », « race », etc.) arbitraire au niveau éthique.

    à bon malentendeur, salut !

    y

  • « Ce qui était directement vécu, c’est éloigné dans une représentation » G.Debord

    Le rapport à l’animal (pour ne parler que de lui) est aujourd’hui si lointain, que ce dernier n’est plus qu’une icône intouchable.

    Ceux qui, après les avoirs élevés, les tuent, les apprêtent et les mangent, peuvent en rire. Les autres restent sur le cul. Y en a beaucoup des comme-cà  ? Va falloir se cacher pour aller chez le boucher ?

    Voilà bien en tout cas un point de vue d’indien des plaines arides de la modernité. Que penserait un éleveur massaï de ces fadaises ? Et les peuples montagnards ?

    L’uniformisation du monde n’a pas encore fini son oeuvre, que déjà quelques avant-gardistes montrent du doigt ceux qui parviendraient à maintenir un peu de leurs ancestrales cultures. Qu’est-ce qui dérangent les anti-spécistes ? L’espèce ?

    Aujourd’hui la viande, demain, le lait (la suppression de « la production (élevage) d’animaux pour la consommation humaine » est bel et bien au programme). Après-demain le reste des productions issues du vivant ? Pour avaler quels ersatz de substitution ? Et quelles couleuvres prétendument anti-industrielles ?

    Ainsi va le monde, partout des culs de sac. Faux problèmes et boucs émissaires à foison. Pour oublier et masquer quoi ?

    K.Nin

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