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ACTUALITÉS MOBILISATIONS - LUTTES / TRAVAIL - PRÉCARITÉ
Publié le 22 novembre 2007 | Maj le 12 janvier 2019 | 12 compléments

Lettre d’un cheminot gréviste


Un gréviste cheminot écrit à ses clients ...

Chère cliente, cher client,
Je suis en grève aujourd’hui et je l’assume. Oui, j’assume de devoir vous poser des problèmes dans votre train-train quotidien, j’assume de vous obliger à modifier vos habitudes quotidiennes.
On m’accuse de vous prendre en otages. Mais vous ai-je enfermés, vous ai-je attachés ? Non, je vous laisse libres. Libres au milieu des contraintes que vous acceptez tous les jours sans vous en plaindre. J’assume pleinement de vous laisser voir vos chaînes, parce que ces chaînes sont aussi les miennes. Parce que moi aussi, je dois faire garder mes gamins quand je commence au petit matin, moi aussi, quand je rentre le soir, j’ouvre ma boite à factures qui naguère s’appelait boite aux lettres, moi aussi, je m’affale parfois dans le canapé pour manger docilement la soupe de la télé, car moi aussi, je vis dans cette société. Oui, je l’assume. Comme j’assume les contraintes de mon métier qui me font vivre à part du groupe, qui me font travailler avant vous pour vous emmener bosser et après vous pour vous ramener à la maison. Pour vous emmener dans votre famille passer les fêtes, je ne les passerai pas dans la mienne. Je vous transporte et par définition, mon travail commence là où s’arrête le vôtre, et vice versa.

Quand j’ai pris la décision de faire ce métier, il y a 15 ans, j’ai pesé le prix de ma mise à l’écart de la vie collective, par les horaires farfelus. Ce prix, je l’ai accepté et j’entends me le faire payer. Bien sûr, je ne suis pas le plus mal loti de la terre. Bien sûr, il y a bien pire et bien plus malheureux. Mais doit-on se sentir coupable d’avoir un toit en voyant les sans-abri ? Doit-on se sentir coupable d’avoir un emploi en comptant les chômeurs ? Doit-on se sentir coupable de se défendre ? Ma défense, je l’ai préparée. Parce que les résultats des élections de mai ne laissaient aucun doute. Le conflit aurait lieu, historiquement il devait avoir lieu. Où et quand ? Vous avez la réponse aujourd’hui. Parce que, je ne vous le cache pas, Il était encore sur le yacht de Bolloré que je mettais de côté l’argent nécessaire à ce combat. S’il le faut, celui prévu pour quelques projets futiles sera utilisé et tant pis si le home cinéma ne vient pas dans mon foyer cette année. Quoi, j’aurais pu me payer un home cinéma et je suis dans la rue ? Eh bien ça aussi je l’assume. Et sans aucune honte depuis que j’ai lu que la marque qui commercialise le plus grand écran plasma, un joujou à cent mille euros, visait aussi le marché des particuliers en France. On me donne 2600 euros par mois pour conduire les trains, pas pour acheter mon silence et ma docilité. On trouve au MEDEF des syndicalistes bien mieux lotis ayant toujours une larme à faire couler sur leur sort.
C’est aussi pour ça que j’assume de faire grève aujourd’hui.
On m’accuse de ne pas faire preuve de solidarité parce que la réforme est nécessaire et doit être approuvée. A force de lire les rapports du Conseil d’Orientation des Retraites, à force de lire tout ce qui peut me tomber sous les yeux parlant de retraite, du Sénat au blog débile, j’ai acquis la conviction que tout cela aurait pu être évité, pour moi comme pour vous, si nos dirigeants avaient préparé ces échéances comme j’ai préparé cette grève.

On nous a parlé de catastrophe, de faillite, de banqueroute même, or n’importe quel économiste honnête vous le dira : en 2000, l’effort prévisible à réaliser, sans rien changer pour les retraites, pour les 40 années à venir était calculé inférieur à celui fourni pendant les 40 années passées. On n’a montré que le petit bout de la lorgnette, on n’a pas dit que la richesse du pays augmenterait plus vite que cette charge, même dans les pires scénarii. Il y avait ce problème du baby boom ? Et alors, est-ce une raison pour tout mettre à bas alors qu’il suffisait de remplir le fonds de réserve des retraites créé en 2002, la seule véritable réforme honnête faite sur le sujet ? Que fait un ménage quand il sait qu’une dépense va venir ? Soit il économise, soit il emprunte, soit il attend et se serre la ceinture le moment venu. C’est cette voie qu’ont choisie nos dirigeants, c’est regrettable mais je suis citoyen et je respecte les suffrages. Alors cette politique qui n’est pas la mienne, je l’assume y compris les conséquences, y compris cette grève.
Aujourd’hui, je refuse de faire mon travail dans la société parce que j’ai un différent à régler avec cette société. J’utilise un moyen légal, constitutionnel, occasionnant une gêne que l’assume pleinement parce que je suis dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui, seule, paye les avantages de mon régime de retraite. Une cotisation patronale supérieure de près de 12% à celle de votre patron, soit environ 500 millions, pour compenser un âge de départ inférieur au vôtre, dans des conditions souvent inférieures aux vôtres, d’ailleurs. Le reste ? C’est ce que nous paierions ensemble si nous étions dans le même régime. D’ailleurs la compensation entre régimes bénéficie à 93,7% aux artisans, commerçants, salariés et exploitants agricoles, et en 2015, mon régime ne sera plus bénéficiaire du système mais deviendra contributeur. Ces 12% sont à moi, pas à mon entreprise qui voudrait bien les récupérer. Comme les cotisations patronales, que les patrons appellent volontiers « charges », sont à vous, payant par avance votre droit à la santé ou à la retraite. C’est parce que la seule personne volée dans cette réforme c’est moi, j’assume totalement de réclamer mon dû. On me dit que ce sont finalement les clients qui payent. L’a-t-on dit aussi fort aux clients de Carrefour qui ont payé les conditions de fin d’emploi du patron d’alors ? Le dit-on aussi fort de toutes ces retraites chapeaux, primes de départ et autres joyeusetés faites aux dirigeants des grandes entreprises ? Le dit-on aussi fort des avantages d’autres salariés ? A ce dernier titre, il est bon de calculer que 5 années de bonus sur une carrière de 40 ans ne représentent inalement guère plus qu’un mois et demi par an. Je n’ai jamais eu de treizième mois, l’avantage est-il si exorbitant ?
Alors j’assume ne pas vouloir perdre ces 12% dans cette réforme qui ne vous apportera rien. Le gain escompté est de l’ordre de 200 millions d’euros par an. A ce rythme, il faudra 75 ans pour rembourser les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits cet été ! Suis-je encore le privilégié de cette société ?

Mais plus encore. Cette réforme, comme les précédentes, vous coûtera beaucoup, elle nous coûtera beaucoup à tous. Parce que c’est la solidarité que l’on tue aujourd’hui. Cette solidarité voulue par nos pères au lendemain de la guerre, cette solidarité insupportable pour qui se réclame du libéralisme et du chacun-pour-soi. Cette solidarité dont le sens profond ne dépasse pas, pour notre gouvernement, la notion de l’aumône dominicale. Mais pour moi elle a un ens, parce qu’elle est profondément humaine. C’est elle, le ciment de notre société. A quoi bon vivre comme les loups où le couple dominant mange en premier et où le dernier mange ce qui reste ? Tous mangent, certes, mais est-ce le modèle que nous voulons pour notre société ? Est-ce l’exemple pour nos enfants ? Ma conviction profonde est que la société humaine ne peut être basée que sur la solidarité, sur l’entraide mutuelle. C’est ce à quoi je crois et c’est pour cela que j’assume ce combat.

Et je me souviens de 1995. Vous étiez derrière nous à 75% ! Autre époque où nous portions l’espoir, où l’on a vu des personnes venir apporter une journée de salaire dans notre caisse de grève en nous demandant de faire la grève pour eux. La grève ce n’est pas mon métier. J’assume d’avoir laissé tomber cet espoir faute de pouvoir le porter seul. J’assume aujourd’hui de me battre d’abord pour moi, règle première de cette société libérale que je veux combattre. C’est paradoxal ? Oui, mais j’assume ce paradoxe parce que vous ne m’aimez plus aujourd’hui et que cette désaffection est le fruit d’un combat que vous n’avez pas voulu mener, croyant à tort que je le ferais pour vous. Nos père se sont battus, certains sont morts, pour nos congés, nos retraites, notre santé et pour bien d’autres choses encore. Qui se souvient aujourd’hui du prix payé par eux pour nos avantages de salariés de pays riche ?
Certains perdront leur boulot paraît-il. Mais qui est assez stupide pour m’accuser moi et laisser en paix cette crevure de directeur du personnel qui utilisera cyniquement cet alibi, ce sous-homme incapable de considérer son prochain comme son égal dans la difficulté ? Eh bien oui, j’assume de fournir cet alibi fallacieux à cette personne qui ne devrait rien avoir à faire dans la société des hommes.

Il n’y a pas si longtemps, nous, cheminots, avions un slogan plein d’avenir, nous voulions partager le progrès pour tous. Souvenez-vous : "Le progrès ne vaut... " Où est-il ce progrès, aujourd’hui où l’Homme de ce siècle a enfermé sa liberté dans une télé et un portable ? Où l’on vante les soi-disant mérites du libéralisme sans parler de ses inconvénients comme la précarité ? Où l’on détruit l’avenir de nos enfants en oubliant les combats de nos pères ? Où l’on brade notre société solidaire pour peu qu’on nous fiche la paix ? Où est-il le progrès aujourd’hui ?

J’assume tout cela, chère cliente, cher client, j’assume tout.

Philippe DUVERNAY
http://www.hns-info.net/article.php...


Proposé par ramon
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12 compléments

  • Pour Ramon le jeune (?) :
    C’est très bien si tu savais qu’il n’était pas bidon, alors pourquoi ne l’as tu pas dit directement lorsque nanard l’a remis en cause ? Pire, t’as laissé entendre qu’effectivement il se pourrait que ça provienne d’un autre type, et c’est à ça que j’ai réagi (au risque de me répéter...). C’est ça « l’élément » principal qui a valu ma réaction, c’est que toi même tu n’as pas défendu ta source.

    Concernant la « parano », tu ne sais clairement pas ce que ça veut dire, et tu ne comprends toujours pas en quoi la source est importante. C’était évident pour toi qu’elle était bonne ? Oui, puisque tu le dis. Mais pour les autres, je viens te dire que non, et tu me traite de parano. Bravo pour ton sens de l’écoute, et à part ça c’est moi qui insulte. Bah, c’est vrai quoi, rien à branler de la source, pourquoi n’ai-je pas fermé ma gueule et gobé béatement tout le courrier ?

    Comme je l’ai dit avant, j’aime pas m’adonner aux catégorisations de personnes (type lutte des « classes »), un truc au fond me dérange. Ce ne sont que des mots qui ne relèvent pas de l’humain, des concepts.
    Et tu sais quoi, s’il y a une chose dont je suis certain, c’est qu’effectivement j’ai pas pigé certaines, et meme beaucoup, énormément de choses, et que mon ptit moi navigue dans un océan de lacunes... donc oui tu as raison ! Mais es-tu si sûr d’avoir tout pigé..? C’est souvent ça qui me rebute dans les discours radicaux, cette attitude « j’ai tout compris, la société doit être comme ci ou ça ». Je suis souvent effaré de l’aplomb de cette attitude. Et là je me dis « mais comment fait-il pour croire si fort en tout ce qu’il raconte ??? », et je l’envie presque d’avoir une perception si simpliste de l’humanité, la vie, la société idéale, l’homme idéal (oui, je l’ai déjà entendu de la bouche d’un pote anar... ce qui a valu bien des discussions d’ailleurs), etc etc.

    Pour les responsabilités, je ne savais pas qu’il était obligatoire de poster sous un pseudo, et encore moins que j’avais des responsabilités envers quiconque sur ce site ? Mais par souci de clarté, et parce que plusieurs personnes commencent à repondre, je vais mettre un pseudo !

    Pour silvain :

    Tu ne sais pas d’où je viens, tes jugements sont bien trop hatifs concernant le « mépris de la classe ouvrière », et l’exercice de mon esprit critique. Un indice : je suis arrivé sur le même site que toi, n’est ce pas ?

  • C’est moi qui ait utilisé l’expression « élitisme de classe », parce que encore une fois, ton esprit critique ne s’exerce que lorsqu’un texte est signé par un cheminot. Pour les textes de prof de fac cf plusieurs textes sur la LRU par exemple.
    C’est bien de garder une distance par rapport aux infos que tu reçois, mais sur ce coup-là ce qui me chagrine, c’est cet espèce d’à -priori sur le cheminot, qui relève pour moi d’un certain mépris de la classe ouvrière.

  • C’est pas moi qui avait répondu dans le message juste avant, mais me revoilà .
    Oui, élitisme de classe peut paraître pompeux, n’empêche que ça a une signification, et que si pour tes yeux il n’y en a aucune, c’est que tu as des lacunes et que t’as pas pigé certaines choses. Maintenant, je vais pas te faire un cours.
    Quand à mon sens critique, il est très intact, et je savais que ce courrier n’était pas bidon avant de le poster, car sinon, je l’aurais pas posté. Tu me prends pour qui ? Comment je savais ? ça c’est mon affaire, j’ai pas à te faire des confidences.
    Tu as le droit de douter, mais avant d’accuser à la manipulation, il faut des éléments. Tu n’en avais aucun. Et le courrier n’était pas bidon contrairement à ce que tu as affirmé.
    Et donc, tu continues dans ton dernier message à parler de quelqu’un qui se serait fait passer pour un cheminot, alors que dans cette affaire, cela ne s’est pas produit. Tu nous agite une idée virtuelle qui provient de ta parano en faisant reposer dessus tes arguments. Rien à branler de ta parano, simplement, il est hors de question de lui laisser foutre la merde elle se lâche ici.
    Et en plus, on sait toujours pas qui tu es !!! Prends un peu tes responsabilités, vieux.

  • « élitisme de classe », c’est le genre d’expression pompeuse qui ne signifie rien à mes yeux. Alors arrête la mauvaise foi et avoues que ce genre d’écriture n’est pas commun chez les cheminots en général, et ce n’est pas être imbu d’à -prioris que de constater une évidence pareille (surtout que je connais des cheminots). Du coup, j’ai pas gobé direct. J’aurais dû ?? Ben non, l’esprit critique s’applique à tout, que ce soit media contestataires ou « classiques », surtout dans ce genre de thème.
    Et le fond du problème comme tu dis n’était pas là , mais dans le fait que quelqu’un se fasse passer pour le cheminot, ce que tu n’as pas infirmé en premier lieu, et pire même, puisque tu n’en voyais pas le problème.

    Pour les textes des profs de facs, desquels du parles ??

  • Ouais, enfin le fond du problême c’est que tu remets en cause l’authenticité de ce témoignage PARCE QU’il vient d’un cheminot. C’est de l’élitisme de classe pur et simple. Tu étais où pour contester l’authenticité des textes écrits par des profs de facs ?

  • 1. Comme je l’ai dit, je n’ai pas « gueulé » sans raison, et de plus je ne suis pas le seul : ce qui signifie que ca ne coule pas de source qu’on attende ce genre de courrier de la part d’un cheminot, « simple » conducteur de train (je veux dire par là que je connais des aiguilleurs et meme un chef de gare qui seraient loin d’aligner un courrier pareil). Dans ce monde où la désinformation règne, je reste méfiant sur les soit-disantes « sources ». Tout document est bidon si la source est fausse, indépendamment du fond. Sinon ce serait trop facile de se faire passer pour 20 personnes et escroquer les autres, et ça s’appelle la manipulation. Ainsi pour éviter les faux semblants et la mascarade qui en découle, il faut juste être sûr de la source, question de crédibilité, ce qu’apparemment tu négliges puisque tu n’avais pas pris la peine de dire que la source était fiable.

    2. « et alors, c’est le fond qui importe » - ce n’est jamais aussi simple que ça, pour les raisons évoquées plus haut.

    3. où sont les insultes ? « mascarade et désinformation » ne sont pas des attaques ad hominem que je sache ? Et honnetement je ne vois pas comment le mea culpa pouvait venir plus tôt qu’il n’est venu :) De quoi me soupçonnes tu donc ? (« démarche suspicieuse »...??)

    4. Maintenant on est clairs sur la lettre !

    5.« la politique pourri les hommes (en tout cas ceux qui en tirent ou comptent en tirer profits) » Pas seulement, je crois que ça l’enferme en général dans une dialectique qui ne lui facilitera pas sa libération intérieure... et raisonner sur des MASSES d’hommes et jouer avec comme des lego n’est pas mon genre.

  • Oui, j’ai dit « et alors ? »
    Mais en fait c’est un cheminot !!! Et qui sait écrire !!!
    Philippe DUVERNAY,conducteur de train à la SNCF, ancien syndicaliste à la CFDT, simple adhérent depuis 2003.
    Tient, voilà l’info, qui date du 2 juin 2007.
    http://www.gaucherepublicaine.org/lettres/549.htm#goArticle5

    C’est un syndicaliste, pas de ceux que je préfère. Mais je connais pas le bonhomme, alors je n’ai aucun jugement sur lui. Je peux simplement te dire que je suis pas du tout d’accord avec lui quand il parle de négociations (dans le lien du 2 juin 2007. En tout cas, sur le fond, je trouve rien à redire à sa lettre aux clients). Certes, c’est pas la lettre d’un anarchiste, mais c’est celle d’un cheminot qui explique sa démarche. Avec talent,mais est-ce interdit, le talent ?

    Quand tu gueules à la mascarade et à la désinformation, c’est toi qui discrédite sans savoir et sans attaquer sur le fond, car c’est le fond qui importe.
    Tu m’excuseras mais c’est ta démarche à toi qui me paraît suspicieuse. Alors que la propagande médiatique s’est acharnée comme jamais sur les cheminots et leur soi-disants privilèges, sans laisser la place à la parole des cheminots, tu profites de l’un des rares espaces où il y a un relais, puis tu casses le truc avec deux envolées faciles - « mascarade » et « désinformation » plus un bobard - « bidon ».
    Ton mea culpa viens un peu tard, tu crois pas ?

    Oui il y a des hypochrites chez les anarchosyndicalistes ou ailleurs, partout. Et qui n’a jamais été hypochrite dans sa vie ?
    La sincérité au contraire excuse-t-elle quoique ce soit dans la connerie ?
    Il y a des sincères chez les anarcho syndicalistes et ailleurs.
    Avant d’insulter, exprime toi avec raison !
    Personellement je ne suis chargé de défendre personne en particulier. Je suis juste un anti-autoritaire libre de tout mouvement ou organisation. Je ne m’apitoie pas sur la censure. Je sais quelle existe, et je tente d’en démonter les mécanismes. D’ailleurs, le genre de procédé que tu utilises en fait partie.

    Le fond : chacun a ses raisons, chacun à le droit de les expliquer et de se défendre contre la propagande politique et médiatique.

    Et oui, vieux, la politique pourri les hommes (en tout cas ceux qui en tirent ou comptent en tirer profits). Ne te pourris pas toi même, vieux !

  • 1. Je ne suis pas nanard69, mais c’est moi qui ai écrit le post sur la désinformation et la mascarade

    2. Contrairement à ce que tu dis, je ne suis pas dérangé par le fait qu’un cheminot s’exprime, bien au contraire. Simplement je me suis douté à la lecture que ce courrier était bidon, et tu ne l’as pas infirmé (au contraire, t’as plutot répondu « et alors ? »). C’est dans ce contexte que j’ai dit ce que j’ai dit : si ce n’est pas lui qui l’a écrite, alors ya un problème de mascarade et de désinformation, ce qui me saoulent particulièrement vu la proportion d’anarcho-syndicalistes hypocrites et de mauvaise foi à être les premiers à gueuler sur la censure, la désinformation etc. Voilà pourquoi j’ai réagI.

    3. Désinformation + mascarade : « Un gréviste cheminot écrit à ses clients »
    C’est aussi simple que ça. Je ne critique pas le fait qu’on lui vienne en aide, être avocat c’est un beau métier... Je ne critique pas le cheminot, mais la personne qui se fait passer pour le cheminot. Et ca m’étonnerait pas qu’il y en ait une, vu le style d’écriture. MAIS si c’est vraiment lui, alors mea culpa, passons au point suivant.

    4. La lettre est INTERESSANTE, meme si dans le fond on pourrait chacun y aller de sa dose d’apitoiement qu’on ne serait pas plus avancés. Le fond, en somme, c’est que chacun a ses raisons (plus ou moins valables suivant l’angle d’évaluation) pour faire ce qu’il fait.

    5. Qui je suis, de droite ou de gauche, à vrai dire je m’en branle. Disons que je suis juste convaincu que la politique pourrit les hommes, malgré eux...

  • Quelle mascarade, quelle désinformation ? J’ai dit admettons qu’il ne sache pas écrire. Et alors ? J’écris des courriers pour mon père qui est illettré. Mais ça reste son courrier et j’invente pas ce qu’il a à dire.
    Mais il se peut très qu’il sache écrire ce cheminot. D’ailleurs j’en suis persuadé. Au lieu d’attaquer sur des préjugés, il faut attaquer le texte sur le fond. Il y a des militants et des syndicalistes chez les cheminots, dont certains savent très certainement écrire, et peut-être certains d’entre eux très bien. Avant d’accuser à la désinformation, il faut apporter une preuve.
    ça me fait penser au mec qui a écrit « Putain d’usine », Jean Pierre Levaray. 30 ans d’usine, il a écrit un livre. C’est pas un littérateur mais un ouvrier, qui a passé 30 ans dans la même usine. Il a écrit un bouquin, et pas une simple lettre.
    Alors pourquoi le cheminot gréviste ne serait-il pas capable d’exprimer ses points de vues, et avec talent qui plus est ?
    J’ai connu des ouvriers qui jouaient du blues à la guitare à t’en faire dresser les poils sur les bras.
    Mais évidemment, avec une vision élitiste telle qu’elle est bombardée dans les médias, il n’y aurait que des « intellectuels » ou des « experts » qui auraient la capacité d’exprimer des opinions ou des vérités, surtout quand ils s’expriment sur tout et sur n’importe quoi. Les autres, comme moi par exemple, ou toi même qui déblatère gratuitement, et tous ceux qui expriment leur opinion sur un quelconque espace du net, alors ils devraient se la fermer. Et pourquoi t’écris pas au cheminot qui a signé le texte (car il a signé de son nom), en lui disant que c’est un menteur, un désinformateur ?
    Où est la mascarade ? prouve ce que tu dis !
    Où est la désinformation ? prouve ce que tu dis !
    Quand j’étais gosse on disait : c’est la poule qui chante qui a pondu l’oeuf !

    En fait, ce qui dérange, c’est bien qu’un cheminot gréviste puisse exprimer son opinion, justifier le pourquoi de sa lutte... hors syndicat, hors autorisation médiatique. Tout le monde a parlé des cheminots dans ce conflit (qui n’est pas fini d’après moi). Mais les a-t-on laissé parler (sauf des responsables syndicaux) ?

    Répond sur le fond de la lettre, avec des arguments. Où est-ce que tu n’es pas d’accord, où est-ce que ce cheminot se trompe ?
    Quant à moi, j’ai une question pour toi : pourquoi tiens-tu tant à accuser ce cheminot de désinformateur, sans la moindre preuve ?
    Peut-être que t’es un syndicaliste pourri, ou un bon vieux connard de la gauche ou de la droite, ou un espèce de bourgeois que la capacité ouvrière de faire grève horripile, ou bien que tu émarges chez les RGs, ou dans un parti quelconque ? Tu vois, moi aussi je peux accuser gratuitement ! Tiens c’est marrant que pour te dire anarchiste, tu te sentes obligé de t’appeler nanard69 ! J’aimerais bien savoir qui t’es en vérité !

  • Dans ce cas on évite la MASQUARADE et la DESINFORMATION (tant combattues par ailleurs) et on ne dit pas « Un gréviste cheminot écrit à ses clients ». Cette personne (le cheminot) mérite mieux que de SERVIR d’alibi pour à une autre personne (le rédacteur), maniant bien la langue française, se faisant une joie de s’adonner à des envolées romanesques... tout en s’imiscant dans la pensée du cheminot via ses « suggestions ». Où est la limite ?
    En bref, c’est jouer avec le feu avec des intentions pourtant bonnes... ça ne vous rappelle rien ?

  • Ah bon ?
    Et bien admettons qu’il n’existe que des cheminots illetrés (!!), et que celui-ci se soit adressé à quelqu’un d’aussi intelligent et cultivé que toi, pour lui suggérer la lettre qu’il aurait voulu écrire ?
    Quelles sont les conneries qu’il y a là dedans ? Il faut des arguments, plus que des insultes gratuites ...

  • Ce courrier est totalement bidon, il n’a pas été écrit par un cheminot : d’ailleurs savent t’il aussi bien écrire ? Evidemment NON !
    Depuis quand des anachistes se permettent d’écrire sur le Net des idioties de ce genres ?
    Nanard69

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