L’austérité pour tout le monde ? Pas pour les galonnés et les marchands de canons…

Il y a un point aveugle, un quasi non-dit, une évidence pour les gouvernants : le budget des armées est un sanctuaire, le seul budget épargné par la cure d’austérité prévue dans le Plan Bayrou, qui servira de modèle au prochain budget du gouvernement Lecornu.

Pire encore : c’est le seul budget qui augmente, et pas qu’un peu… Autant dire qu’avec Lecornu, ministre des Armées démissionnaire, l’État et son gouvernement ne sont pas près de faire marche arrière sur ce point. Dans un contexte où Macron avait déjà, à maintes reprises et sur tous les plans, assumé d’être « en guerre » (démographique, sanitaire, de défense de l’Occident…), rien d’étonnant.

Ne nous y trompons pas : il s’agit d’une suite somme toute logique après l’allégeance faite à l’OTAN étasunienne lors du sommet de La Haye de juin 2025, en courbant l’échine à l’unisson et en s’engageant à augmenter, jusqu’à plus soif, le budget militaire et d’armement des pays membres.

Ce sont logiquement les marchands de canons et l’État — principal actionnaire des grandes entreprises de fabrique de mort — qui se frottent les mains. Victoire à l’extérieur avec la vente toujours plus importante d’armes « françaises ». Victoire à domicile avec l’augmentation du budget.

Naturellement, ce sont les prolétaires, comme à chaque fois dans ce type de situation, qui subissent et paient les pots cassés.

Faire accepter cette politique à coups de propagande paranoïaque et de renforcement des liens « armée-nation ». Jouer sur la peur et les affects les plus grégaires (chauvinisme, xénophobie, nationalisme, angoisse de la guerre…) pour faire accepter l’inacceptable. Le monde change, paraît-il, mais les vieilles recettes de construction de l’union nationale ne sont jamais bien loin.

Les innovations les plus dégueulasses (intelligence artificielle, informatique quantique, drones et robots tueurs, exosquelettes, guerre dans l’espace et les fonds marins, extractivisme « vert »…) sont le corollaire de cette atmosphère délétère, faisant écho à celles portées par les derniers grands conflits mondiaux (chars, bombardiers, radars, apocalypse nucléaire, logistique génocidaire…) du siècle dernier.

De nombreux scientifiques, cachés derrière leur petit doigt et la pseudo-neutralité de la science, continuent de servir d’idiots utiles au développement de technologies meurtrières portées par le complexe scientifico-militaro-industriel.

On n’a décidément pas le cul sorti des ronces, comme dirait ma grand-mère.