Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ANALYSES ET RÉFLEXIONS ÉDUCATION - PARTAGE DES SAVOIRS
Publié le 24 novembre 2007 | Maj le 23 avril 2020

L’Université, les Lumières et la Révolution française


« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. La science et plus généralement l’Université, doit-elle perdre son âme en acceptant de se subordonner à des intérêts privés, politiques ou militaires, dont elle est pourtant, dans la hiérarchie d’existence des choses, la supérieure ?

Chaque enseignant-chercheur est libre de collaborer individuellement avec chacun de ces pouvoirs, à travers des contrats, parfois dans le cadre de pôles de compétitivité ou d’Excellence. Mais l’institutionnalisation de ces liens que certains jugent contre-nature, dans le mode de financement et de gestion des Universités, et qui va leur conférer une nature organique même, structurelle, cette institutionnalisation là n’est pas souhaitable si on veut que l’Université continue à assurer son rôle, le rôle de maintenir les Lumières dans nos démocraties. Institutionnaliser ces liens contre-nature, c’est faire entrer l’obscurantisme dans les Lumières, ce qui en d’autres mots, consiste purement et simplement à les tuer.

L’histoire des Lumières, qui consiste à prôner la supériorité de la Raison sur les obscurantismes, hier religieux ou féodaux, aujourd’hui financiers, s’est toujours accompagné d’une certaine idée du Progrès, d’abord Technique, puis Industriel, et enfin Social. Le Progrès s’il n’est pas Social en même temps qu’il est Industriel et Technique, N’A AUCUNE VALEUR. S’il doit se résumer au Progrès Financier des portefeuilles boursiers de quelques néo-aristocrates, ainsi qu’au Progrès des Catastrophes Ecologiques et Sociales, nous devons bien évidemment le combattre de toutes nos forces, comme nous avons combattu les obscurantismes en 1789.

Les esprits sont déjà suffisamment imprégnés de pensée libérale et militaro-industrielle dans les universités, pour que nous ne laissions pas une loi donner l’opportunité à toute cette clique nécro-intentionnée d’en prendre définitivement le contrôle. Que les enseignants-chercheurs libres-penseurs puisse continuer à créer et penser sans contrôle. C’est un système qui leur garantit cette indépendance qui garantit aussi la possibilité de prises de directions nouvelles pour la société, quand les directions actuelles auront terminé de démontrer qu’elles sont des impasses, voire des escroqueries intellectuelles.

Ne laissons pas deux siècles de luttes sociales menées au nom des Lumières s’anéantir si près du but, à l’heure où le Progrès Social, fruit de tout nos efforts, est si près d’aboutir à sa maturation. Et si le Progrès Social venait à montrer qu’il n’est qu’un épiphénomène du Progrès Technique, et non pas sa finalité, si le Progrès Technique venait à démontrer qu’il n’est que l’instrument du Progrès Financier des portefeuilles de la néo-aristocratie financière, alors dans ce cas, nous devrions peut-être décider collectivement de cesser de lui apporter notre soutien, et reconstruire nous même ce monde solidaire et autonome qu’au nom du Progrès Industriel, la néo-aristocratie qui c’est reconstituée depuis 1789, à détruit.

La vraie rupture, monsieur Sarkozy, ne consiste pas à pérénniser à son profit, l’investissement que le monde libéral estime avoir injecté à travers l’Etat dans les outils de développement de l’innovation qui sert ses industries. La vraie rupture consiste à reconnaître que ce développement est le patrimoine de tous les français, voire même le patrimoine du peuple humain dans son entièreté. La vraie rupture monsieur Sarkozy, consiste bien au contraire, à pérénniser le Progrès Social, auquel huit générations ont contribué, et dont aujourd’hui on voudrait purement et simplement les déposséder !


Proposé par Segognat
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