Le Japon sort à peine de la Seconde Guerre mondiale lorsqu’Ishirō Honda réalise Godzilla (Gojira, 1954). Le pays est profondément marqué par les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki 9 ans plus tôt, mais aussi par les essais nucléaires américains qui se poursuivent dans le Pacifique dans les années 1950, notamment à Bikini.
Cette même année, l’affaire du Lucky Dragon No. 5 choque l’opinion japonaise. Un bateau de pêche japonais est contaminé par les retombées radioactives d’un essai nucléaire américain à Bikini. Cet incident alimente directement la peur des radiations et peut avoir nourri la création du monstre Godzilla.
Le film rencontre un immense succès au Japon, reflétant les angoisses collectives liées au nucléaire. Contrairement à d’autres films de monstres de l’époque, Godzilla ne se limite pas au divertissement, exprimant une critique des armes atomiques et la peur que les humains déclenchent des forces qu’ils ne peuvent plus contrôler.
Dans le film, Godzilla n’est pas seulement un monstre géant mais incarne la terreur nucléaire. Réveillé et transformé par des essais atomiques, il devient une métaphore de la puissance destructrice de l’arme nucléaire. Le monstre laisse derrière lui une contamination invisible, tout comme les radiations des bombes et des essais et les ruines fumantes rappellent directement les villes japonaises bombardées.






















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