À Lyon, 75 interpellations selon la préfecture en fin de soirée (les premières ont eu lieu tôt le matin devant les lycées, les dernières vers 19h dans le centre-ville). Ce qui porte le nombre de personnes arrêtées à 135 si on prend en compte les journées de jeudi et vendredi. Du jamais vu sur Lyon...
Selon les hôpiÂtaux, au moins 8 blesÂsés du coté des maniÂfesÂtants (cerÂtains assez graÂveÂment), beauÂcoup plus selon les difÂféÂrents témoiÂgnaÂges : un mec aurait pris une balle de flaÂshÂball dans l’œil (qu’il va peut-être perdre), un autre aurait eu le crane défoncé à coup de matraÂque, un troiÂsième se serait pris un tir de flaÂshÂball dans la mâchoire, etc. On ne compte plus les gazaÂges et les coups de tonfas donnés à l’occaÂsion des charÂges sucÂcesÂsiÂves et des arresÂtaÂtions. Par endroits, quand les flics sont sufÂfiÂsamÂment nomÂbreux et se senÂtent assez forts, on assiste à des chasÂses à l’homme : les jeunes en survet-basÂkets et ceux un peu masÂqués se font courÂser dans les rues.
Pour ce qui concerne les garde-à -vue, un gamin de 13 ans est touÂjours enfermé depuis lundi. Accusé de vioÂlenÂces volonÂtaiÂres sur agents et de jets de proÂjecÂtiÂles, son arresÂtaÂtion a été extrêÂmeÂment vioÂlente (pluÂsieurs témoins le confirÂment). Il passe merÂcredi 20 octoÂbre devant un juge pour enfant.
Un lycéen de 17 ans a fait une trenÂtaine d’heures de gardav’, penÂdant laquelle les flics lui ont fait avouer à coups de claÂques dans la gueule qu’il avait lancé des pierÂres sur les poliÂciers. Lors de son arresÂtaÂtion, il a été plaqué vioÂlemÂment au sol. Quatre points de suture au visage. Ce ne sont que deux exemÂples parmi une mulÂtiÂtude d’autres...
Pour que le mouÂveÂment contiÂnue et qu’il s’ampliÂfie, il faut, entre autres, ne pas laisÂser tomber tous les gens qui se font chopÂper, tous ceux qui vont proÂchaiÂneÂment avoir des procès. Pour cela, les témoiÂgnaÂges sont priÂmorÂdiaux. Il est nécesÂsaire de prenÂdre contact avec la Caisse de Solidarité pour orgaÂniÂser les défenÂses (caisÂseÂdeÂsoÂliÂdaÂrite chez riseup.net et 06.43.08.50.32). Il est nécesÂsaire aussi de récolÂter de la thune : dons ou préÂlèÂveÂment autoÂmaÂtiÂque.
Autre info praÂtiÂque : malgré ce que peuÂvent dire des avoÂcats inexÂpéÂriÂmenÂtés, il faut praÂtiÂqueÂment touÂjours nier ce dont les flics vous accuÂsent. Dès que vous avouez, vous ne pouvez plus reveÂnir sur vos déclaÂraÂtions. Les dosÂsiers que monÂtent les flics sont basés sur les seuls éléments à charge qu’ils récolÂtent et consÂtruiÂsent. En ne reconnaisÂsant rien, on risque peut-être de lonÂgues garde-à -vue mais on faciÂlite ainsi le traÂvail de la défense juriÂdiÂque.
Enfin, pour Claire*, le parÂquet fait appel de sa condamÂnaÂtion – lundi, elle s’était pris 2 mois avec suris, 400 euros d’amende et 1000 euros d’amende avec sursis pour avoir dégradé un panÂneau de pub JC-Decaux et fourni une fausse idenÂtité en garde à vue. Condamnation trop cléÂmente a donc estimé le parÂquet.
Il en est de même pour l’étudiant en art du specÂtaÂcle condamné à 3 mois avec sursis pour outrage et vioÂlenÂces sur agent (un sac de feuilles mortes jeté sur un flic, ce qu’il a touÂjours nié). L’autre étudiant, Frédéric, est, quant à lui, touÂjours mainÂtenu en détenÂtion à Corbas dans l’attente de son procès le 5 novemÂbre. Pour lui écrire, prenÂdre contact avec la Caisse de Solidarité.
Du coté des maniÂfesÂtants, il y a une belle soliÂdaÂrité qui se met en place. Par exemÂple, ce matin à Bellecour, une arresÂtaÂtion de bacÂqueux a été empêÂché, et les condés sont reparÂtis sous une pluie de caillasÂses.
* Les préÂnoms ont été chanÂgés.
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