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ACTUALITÉS EXPRESSION - CONTRE-CULTURE / TRAVAIL - PRÉCARITÉ
Publié le 26 juillet 2003 | Maj le 12 avril 2020

Création d’un groupe d’échange et de dialogue entre compagnies et organisateurs culturels


Vendredi 18 juillet 2003, à Chalon sur Saône, des compagnies (grévistes ou non grévistes) présentes sur le festival « Chalon dans la rue » appellent à la rencontre et au dialogue avec les programmateurs et professionnels de l’action culturelle afin de réfléchir et de travailler ensemble sur l’avenir du mouvement et le devenir culturel en France(1).
Une première rencontre a eu lieu le samedi 19 juillet après midi, une seconde le dimanche 20 juillet (54 personnes).

Ces rencontres avaient pour objectif de continuer un dialogue ouvert à Sotteville lès Rouen à la fin juin, d’élargir le débat, de s’extraire de la situation extrêmement tendue vécue à Chalon sur Saône durant le festival.

Ce qui s’est passé cet été est essentiel dans l’affirmation de la place de la culture en France. Il est cependant nécessaire de réfléchir à plus long terme de l’avenir de la création artistique et de l’action culturelle en France.

De nombreux acteurs culturels se sont engagés dans le mouvement des artistes et techniciens du spectacle : cf texte « les programmateurs s’engagent » écrit à Sotteville, appel à la signature du SYNDEAC, de la FEDUROK (2), signés en nombre.

Qu’en est-il des suites de ces engagements ?

Voici un court bilan de ce qui ressort de ces premières rencontres :
- Un besoin urgent de témoigner et d’échanger.
- Les organisateurs sont engagés depuis un certain temps dans le mouvement, mais la jonction avec les compagnies n’a pas eu lieu jusqu’à maintenant, c’est la première fois qu’il y a dialogue pour l’émergence d’une solidarité commune entre organisateurs et compagnies.
- Cette réunion a tout particulièrement été un lieu de témoignage : des programmateurs se sont exprimés sur la façon dont ils ont vécu l’annulation ou les perturbations des festivals sur lesquels ils se sont rendus ou sur la façon dont s’est déroulé leur propre festival (Sotteville, Nevers, La Flèche, Chalon.)
- Il existe des lieux « référents » , « symboliques » pour le public ou pour la profession où le positionnement doit être très clair. Dans d’autres lieux, le symbole n’est pas le même et une position d’annulation n’a pas la même conséquence, cependant ces lieux doivent être à la base d’une rencontre.
- Il apparaît que les festivals (avec ou sans grève) qui se sont les mieux déroulés jusqu’à maintenant soient ceux où la direction a été le plus présente avec une anticipation auprès des autorités de tutelle, un dialogue avec les compagnies, leur équipe de permanents, intermittents ou bénévoles et une sensibilisation des publics.
- Nous demandons aux organisateurs et aux compagnies de nous faire part de leur expérience et des recommandations d’actions à mettre en place (à l’adresse suivante : lafederation chez lefourneeau.net)
- Les organisateurs doivent jouer leur rôle dans la préparation des festivals ou des saisons culturelles et dans soutien logistique et moral des compagnies dans le mouvement
- Le rôle de l’organisateur est d’être présent durant les AG, d’entamer un dialogue avec les compagnies, les élus, le public.
- Les organisateurs doivent être en synergie avec ce qui se passe afin d’élaborer une stratégie concertée, ceci même si les avis divergent entre les différents acteurs des mouvements.
- Il faut anticiper : aller voir ses élus afin d’envisager avec eux les perturbations et l’annulation des festivals.
Un travail de sensibilisation des élus locaux est indispensable (ville, département, région, députés, communautés de communes etc..)
- Le levier des programmateurs est le rapport constant qu’ils ont avec les politiques, plus que ne l’ont les compagnies.
Cependant, n’est pas facile d’avoir seul une relation frontale avec ses élus qui sont également les subventionneurs. Il faut donc constituer des groupes d’organisateurs demandant rendez-vous avec les élus.
- Le terrain local et régional est celui qui apparaît le plus juste en terme de territoire, de réseaux.

Est-il nécessaire de rappeler la force de la parole partagée ?

Chacun d’entre nous, programmateur/compagnie, doit chercher à prendre des contacts dans sa région afin de créer un groupe de parole et d’interpellation des élus.

Il s’agit d’expliquer aux élus le ras le bol qui se fait jour actuellement et de les sensibiliser. Il y a un besoin d’explication et de sensibilisation , déjà , de nombreux élus de droite comme de gauche, une fois informés, se positionnent en désaccord avec le protocole d’accord du 26 juin (cf. « Quand les élus locaux rejoignent les intermittents » (2) )

De nombreux médias ont fait des articles ou des émissions de fonds, qu’il nous faut consulter (revues spécialisées Mouvement, La Scène, La Lettre du Spectacle. les émissions à écouter en ligne sur le site de France-Culture).

Quelques actions proposées

Les festivals à venir et les structures culturelles se doivent d’anticiper et de réfléchir aux actions :
- Des forums citoyens de discussion élargissant le débat, avec la participation d’analystes, de philosophes, sociologues, élus.
- Des parades/manifestations chaque jour du festival.
- Une grève tournante (les compagnies jouent 1 jour sur 2)
- Conserver une programmation mais sans faire de billetterie (spectacle gratuit) : un déficit sera ainsi généré au fil du temps, d’autant plus grand que les tutelles tardent à se prononcer (sachant que pour de nombreuses structures institutionnelles la part billetterie représente 20% du budget)
- Créer des fonds de soutien
- Il appartient à chacun d’entre nous de réfléchir et de partager sur les actions et les stratégies possibles : à court, moyen et long terme.

Les compagnies appellent à la solidarité
- Plateau tournant inter-région mis en place par le Collectif St Charles en Avignon
- Festivals ou week-end en région organisés par des Cies pour que les créations puissent être vues.
- Utiliser les 20 millions d’euro, promis par le Ministère de la Culture, dans l’aide aux Cies qui n’ont pas présenté leur spectacle.
- Appel à tous les directeurs de salle de faire une ouverture de saison « engagée » et de prendre des Cies n’ayant pas pu présenter leur spectacle.
- Certains organisateurs annoncent qu’ils peuvent apporter une aide logistique à l’organisation, à diffuser l’information. Ils s’engagent à se déplacer sur les lieux pour voir les spectacles.
- Réfléchir à la possibilité de programmer des Cies en difficulté durant la prochaine saison.
- Mardi 22 juillet, réunion de syndicats du spectacle vivant, de l’audiovisuels, des coordinations à Paris afin de réfléchir sur les Etats Généraux de la Culture proposés par M. Aillagon.
- Une réunion de dialogue et d’échange entre compagnies et organisateurs sera organisée à Aurillac avec la Fédération des Arts de la Rue (date et lieu à venir)

Nous vous demandons de réfléchir à ces différents axes de réflexion et d’actions et de venir nous rejoindre à Aurillac. Il s’agit là d’une première étape de concertation que nous souhaitons la plus ouverte possible.

Envoyez nous vos témoignages et vos idées à l’adresse email suivante : dialogueciesetorganisateurs chez yahoo.fr

Les membres de la Commission à l’origine et à l’animation des rencontres


- (1) Texte d’invitation des Compagnies aux programmateurs à Chalon

Chalon sur Saône, le 18 juillet 2003

Les compagnies présentes à Chalon appellent à la rencontre et au dialogue avec les programmateurs et les professionnels de l’action culturelle.

A l’occasion de Festival Vivacité de Sotteville lès Rouen, de nombreux programmateurs ont rédigé le texte « les programmateurs s’engagent », dans lequel ils exprimaient leurs inquiétudes et leur ras le bol sur la situation de la culture et de l’action culturelle en France et leur solidarité au mouvement des intermittents.

Ils ont proposé plusieurs actions et axes de réflexion.

Nous souhaitons les rencontrer afin de connaître l’avancée de leurs réflexions et de leurs action et leur présenter les nôtres.

Nous pensons qu’il est indispensable de réfléchir et de travailler ensemble, afin d’envisager l’avenir du mouvement et le devenir culturel en France.

Aux vues du climat de ces derniers jours, nous ne souhaitons pas entrer dans le conflit ou l’opposition.

Nous espérons élever le débat, « sortir la tête du guidon » et continuer le dialogue ouvert à Sotteville.

La Commission Diffusion et Programmation de la Coordination de Chalon

- (2) tous ces textes sont disponibles et à signer sur le site suivant : http://www.lefourneau.com/lafederation


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