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ACTUALITÉS RÉPRESSION - PRISON / RÉSISTANCES ET SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
Publié le 1er décembre 2003 | Maj le 13 avril 2020

Après les manifestations contre le sommet Européen - Liberté pour les prisonniers de Thessalonique !


Les 7 prisonniers de Thessalonique sont libres !
A 16heures le 26 Novembre (heure grecque) le « conseil des délinquances » de Thessalonique a estimé que les 7 devaient être libérés. Sans caution, mais avec les contraintes suivantes :
1. Que les 4 non-grecs ne quittent pas la Grèce jusqu’au procès.
2. Que les 3 grecs ne quittent pas la Grèce jusqu’au procès et pointent 2 fois par mois dans un commissariat.

Plus tôt dans la journée un procureur avait ordonné le nourrissement forcé pour les 5 grévistes de la faim.Ce qui s’est rapidement retourné contre l’Etat parce que l’opinion publique a été choquée par cette décision qui rappelle les régimes totalitaires. Les médias ont commencé à mettre la pression sur le gouvernement, et même des membres du parti PASOK au pouvoir ont demandé la libération des 7. Et il est vrai que la semaine dernière le mouvement de solidarité en Grèce a mis une grosse pression sur le gouvernement grec, avec beaucoup d’occupations d’immeubles, de manifestations, d’actions et d’information au public.

Il y a aussi une nouvelle photo prouvant l’innocence de Simon Chapman consultable sur ce site

C’est l’aboutissement d’une lutte pour la dignité et la liberté des 5 grévistes de la faim et des deux autres prisonniers, mais aussi de celle des milliers de persones qui se sont dressées pour eux à travers le monde !! C’est une défaite sans appel pour le complexe de répression d’état grec, et globalement pour les politiques « anti-terreur ».

Nous sommes vraiment heureux ! La passion de la liberté a finalement été plus forte que leurs prisons !

(tiré d’ Athens Indymedia)

ARTICLE PRÉCÉDENT RÉSUMANT LES FAITS :

Les manifestations anti-globalisation qui se sont produites en juin dernier pendant la durée du Sommet Européen à Thessalonique (Grèce), ont abouti à des arrestations massives, aux procès de 29 personnes judiciaires et à la mise en prison préventive de huit personnes.

L’emprisonnement de ces huit personnes à été justifié par les accusations de délits de résistance à l’autorité, désordres publics, altération de la paix publique, possession et usage d’armes et d’explosifs. En fonction de ces chefs d’accusation le procureur demande pour tous les prévenus entre 5 et 20 années de prison, en plus de la permanence en prison préventive pour huit d’entre eux qui peut se prolonger jusqu’à 18 mois, en attente du jugement.

Parmi les huit seul le citoyen américain a été remis en liberté conditionnelle grâce aux pressions de son ambassade et du Forum Social International. Le cas le plus grave c’est celui de Suleiman Abdul venu de la Syrie mais installé en Grèce depuis 18 années. Le procès de ce syrien implique l’ouverture d’un procès d’extradition qui peut entraîner une condamnation à perpétuité chez lui, en Syrie, pour des raisons politiques. Les autres copains enfermés dans une prison à Thessalonique, (Diskasyikes fylakes diavaton Tessaloniki-54012 Tessaloniki-Grece), sont Simon Chapman, de nationalité anglaise, Carlos Martinez et Fernando Perez, de nationalité espagnole, et Spyros Tsistas, de nationalité grecque . Et enfin les deux derniers sont les grecs Michalis Trikapis et Dimitris Friouras, mineurs de 20 ans et par conséquent enfermés dans la prison pour mineurs d’Avlona (Klistes fylakes anilikon Avlona-19011 Avlonas-Grece).

L’examen du procès, auquel ces manifestants anti-globalisation se sont vus soumis, nous montre plusieurs irrégularités qui nous éloignent sensiblement de la transparence qu’un procès judiciaire est tenu d’assurer. Tout d’abord, les accusations ne s’appuient que sur les uniques preuves apportées par la police (voir les témoignages qui révèlent la saisie aux manifestants des sacs à dos pleins de petits lances-pierres, des écrous et cocktails molotov). Ces sources policières unilatérales présentent en outre des nombreuses irrégularités et des évidences de falsifications (existences de photos où l’on apprécie l’échange par la police du sac à dos d’un des accusés par un autre sac plein d’engins incendiaires : http://www.wombles.org.uk.

Les informations transmises par les médias grecs qui ont couvert tous les événements anti-globalisation à Thessalonique se sont aussi caractérisées par leur partialité et leur manipulation. Jusqu’au jour où les détenus sont passés sous disposition judiciaire (25 Juin), le principal journal grec, Eleftheritipia, et deux télévisions étatiques, ont diffusé des informations alarmistes tout à fait erronées qui identifiaient l’un des détenus espagnols comme un leader anarchiste basque recherché dans trois pays de l’Union Européenne. La seule utilisation des sources policières et le manque absolu d’information diversifiée et objective reflète la mise en place d’une campagne de criminalisation du mouvement anti-globalisation, mais aussi souligne la volonté de nous faire « oublier » d’autres éléments important du procès en attirant notre attention sur des faits plus que confus.

Tous les accusés ont dénoncé formellement les tortures et les menaces qu’ils ont subi lors de leur détention dans le commissariat et, plus tard, dans la prison. Simon Chapman a été sauvagement frappé par la police avec des matraques et un marteau ; Fernando Perez a perdu un dent à cause des coups ; Carlos Martinez s’est vu arracher ses cheveux au cours de sa détention (information confirmée par le consul espagnol à Athènes). Amnesty International a accepté, en conséquent, d’ouvrir un dossier d’investigation autour de ces témoignages de tortures.

L’assistance légale aux détenus est assurée par un groupe d’avocats organisé dès le début afin de couvrir juridiquement les manifestations antiglobalisation à Thessalonique. Le 30 Juin, ils ont présenté un recours en demandant la liberté sans charges à cause des multiples irrégularités lors des détentions, de la présentation des preuves et des témoignages policiers. En septembre, suite au refus de ce recours, un nouveau recours a été déposé demandant la liberté sous surveillance en attente du jugement. Refusé par le tribunal, il sera déposé cette semaine devant le Tribunal Supérieur de Justice.

Face à cette situation le copain de Syrie a initié le 21 Septembre une grêve de la faim indéfinie afin d’empêcher sa déportation en Syrie ou l’attend une condamnation à perpétuité. Immédiatement les quatre autres détenus (non mineurs) ont suivi en solidarité l’action et les revendications de leur copain syrien, pour alerter également sur l’abandon auquel ils sont soumis. Bien que la grêve de la faim est un droit reconnu par le code pénal grec, dès le début ils ont été réprimés par l’interdiction de sorties dans la cour et par la suppression de toutes les visites sauf celles de leurs avocats. Ces dures mesures de dissuasion n’ont pas empêché la continuation de la grêve, qui se prolonge déjà depuis plus d’un mois, avec la volonté d’obtenir la reconsidération de leurs cas par les pouvoirs judiciaires. Cette mesure de pression extrême entraîne des dégradations physiques importantes comme la perte de poids, de graves problêmes de pression artérielle, et même de possibles affections irréversibles de certains organes . Le copain Carlos Martinez a été déjà transporté à l’hôpital où les autorités policières essaient, contre sa volonté, de l’obliger à changer d’avis quant à sa grêve de la faim.

La réponse internationale s’est déjà exprimée lors de manifestations de solidarité dans différentes villes européennes (Berlin, Milan, Amsterdam, Thessalonique, Athênes, Madrid). Parallèlement, se met en place la réalisation de différents débats, projections, concerts, journées thématiques et des actions de protestation. Quelques exemples, parmi d’autres, sont le jeûne solidaire et rotatif face au ministère des affaires extérieures à Madrid ou le déploiement d’une pancarte de 14 mètres au Tower Bridge de Londres.

Un appel est lancé à tous les acteurs sociaux et politiques participants à des luttes contre la globalisation capitaliste pour qu’ils fassent tout leur possible pour obtenir la libération des sept détenus à Thessalonique. Les moyens de pression sont nombreux et variés : des manifestations, des actions de visualisation et de médiatisation, des appels et discussions publiques, des courriers aux ambassades, des lettres auprès de la juge chargée du dossier. Il faut agir vite car la situation est extrême, la globalisation capitaliste se présente aussi dans ses mécanismes de répression employés à dissuader et effacer l’expression publique des mouvements contestaires.
Il faut demander bien fort la liberté de ces 7 copains anti-globalisation, démontrer qu’ils ne sont pas tous seuls et que la solidarité internationale se développe aussi contre la machine de guerre de cette globalisation que nous refusons.

Grupo de Apoyo a los detenidos en Tesalonika
Infos : www.tesalonika2003.info info chez tesalonika20003.info
Madrid, le 7 Novembre 2003.

DERNIÈRES INFOS AU 12 NOVEMBRE 2003

Suleiman Dakduk « Kastro » en est aujourd’hui (12 Novembre) au 53e jour de grève de la faim. Simon Chapman, Carlos Martin Martinez et Fernando au 39e et Spiros Tsitsas au 36e. Leur état de santé devient critique.

Nouvelles de la semaine dernière :

- Le 4 Novembre, l’anarchiste espagnol Carlos fut le premier transféré de la prison Diavata à l’hopital « Ag.Pavlos » de Thessalonique. Pendant la nuit qu’il a passé là-bas il a subi des tortures physiques et psychologiques de la part des escortes armées de la police.

Ils lui ont laissé menotté et nu sur une chaise toute la nuit, dans une chambre avec les fenêtres ouvertes et ils le frappaient chaque fois qu’il s’endormait.
Un docteur a pris note d’un certain nombre de traces de coups sur son corps
Le jour suivant, 40 camarades ont « rendu visite » à l’hôpital et occupé le bureau du directeur.

- Samedi (8 Novembre), les 5 ont été transférés à l’hôpital « Papanikolaou » à Thessalonique. Fernando et Carlos crachaient du sang, « Kastro » a perdu plus de 25kg et Tstsas pèse moins de 50kg.
Ils étaient dans la même cellule, sous haute surveillance policière, des commandos de la police anti-terroristes cagoulés, équipés de A à Z, le flingue à la main, on ne leur a pas laissé le droit d’avoir des contacts avec leurs avocats ou d’utiliser le téléphone.
Pour résister à cette forme de terrorisme et d’isolation, ils ont entamé un « grêve de la soif » (refusant de boire de l’eau) d’une journée (9 NOvembre),risquant leur vie encore plus, pour la liberté.

- Lundi (10 NOvembre) les autorités décident de les transférer à la prison d’Athènes, pour « raisons de sécurité », sans en informer leurs avocats.
L’operation a débuté vers minuit, avec une mobilisation policière importante sur toute l’autoroute Thessalonique-Athènes. 2 des grévistes de la faim ont été transportés en ambulance, les autres dans un car de police, où ils ont subi des intimidations policières.
Ils sont arrivés à la prison Koridallos à Athènes à l’aube du Mardi (11 nov).
La police a arrêté deux activistes d’Indymedia qui filmaient leur arrivée et les voitures de police.
Les docteurs de Thessalonique ont exprimé leurs craintes que le transport dans un hopital de prison facilite la torture consistant à « les nourrire de force ».
Plus tard dans la même journée, l’anarchiste espagnol Fernando était emmené à l’hopital de Nikaia (banlieue d’Athenes) ou il est gardé dans un chambre-cellule.

A la prison pour mineurs d’Avlona, les deux autres prisonniers arrêtés lors des manifestations contre le sommet européen de Juin dernier, Dimitris et Michalis ont aussi fait une grêve de la faim du 10 au 17 Novembre en solidarité avec leurs 5 camarades.

A la suite de ces événements il y a eu plusieurs actions de solidarité immédiates :
11 Nov :
- Occupation du bureau du recteur de l’université de Panteios (Athènes)
- Occupation de l’université de Crete à Rethymno
- Occupation de l’université technologique dans la ville de Kavala

La même nuit, 80 anarchistes et antiautoritaires se sont rassemblés pendant quelques minutes devant l’hopital Nikaia ou se trouve Fernando, et ont crié des slogans de solidarité en grec et en espagnol. L’hopital est gardé par des escadrons de policiers anti-émeutes qui a tenté de disperser les manifestants alors qu’ils s’en allaient.
Today, (nov. 12) anarchists organize a demonstration with motorbikes and cars from the center of Athens to Koridallos prison and Nikaia hospital.

LIBERTÉ POUR LES 7 DE THESSALONIQUE !

LA PASSION DE LA LIBERTÉ EST PLUS FORTE QUE TOUTES LES PRISONS !

en solidarité !
http://www.geocities.com/anar_gr


Proposé par silvain
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